La substitution annuelle de l'assurance de prêt immobilier vient tout juste d'être autorisée par le législateur. Une réforme qui déplaît aux banques, à l'exemple du Crédit Mutuel qui provisionne 200 millions d'euros pour anticiper la fuite probable d'assurés.

Substitution annuelle de l'assurance dès mars 2017

A compter de mars 2017, tout nouvel emprunteur pourra changer d'assurance chaque année, et ce tout au long de la durée de son crédit immobilier. Ce droit sera accordé à tous les détenteurs d'un prêt immobilier dès janvier 2018.

Votée dans le but de renforcer le libre choix des consommateurs et de leur offrir une nouvelle opportunité de faire des économies, cette mesure est fort mal reçue par les banques. Derrière l'argument d'un risque de démutualisation, certes latent, se cache la crainte de voir échapper une grande partie des marges considérables qu'elles engrangent sur ce produit.

La délégation d'assurance permet à certains profils d'emprunteurs de diviser jusqu'à trois fois le coût de l'assurance de prêt.

Anticiper la perte d'assurés

Pour devancer l'entrée en vigueur de la substitution annuelle, le groupe CM11-CIC (CIC et Crédit Mutuel) a annoncé la semaine dernière à l'occasion de la présentation des résultats 2016 avoir provisionné 200 millions d'euros. Le groupe anticipe la fuite probable de bon nombre d'assurés, alors que l'assurance emprunteur, proposée par les caisses régionales du Crédit Mutuel, a enregistré une progression en 2016.

Les taux d'intérêts bas des crédits immobilier pèsent sur la rentabilité du réseau Crédit Mutuel qui comporte une part de clients plus importante en crédit immobilier que le réseau CIC. L'opportunité donnée aux emprunteurs de changer d'assurance de prêt chaque année alimente les craintes du groupe de voir ses marges se réduire encore plus.