Les Français ont fait preuve de prévoyance en 2009, en plein coeur de la crise économique, en thésaurisant sur l'assurance vie : les excellents chiffres de l'assurance vie ont fortement soutenu le secteur de l'assurance tout entier l'an passé, après une année 2008 médiocre qui avait vu le chiffre d'affaires régresser de 6,4%. Le recul du taux de rendement du Livret a passablement déçu les épargnants qui se sont tournés vers un produit financier, certes plus contraignant, mais largement plus rémunérateur. Ce sont les contrats en euros qui gagnent la partie au détriment des contrats en unités de compte, victimes de la défiance des épargnants vis-à-vis des marchés boursiers.

En 2009, le chiffre d'affaires global de l'assurance dépasse les 200 milliards d'euros, soit une hausse de +9,2%, qu'il convient d'attribuer en grande partie au secteur de l'assurance vie : la collecte en assurance vie a augmenté de +13% durant l'année passée avec 138,3 milliards d'euros, et depuis le début 2010, l'engouement pour ce produit financier ne se dément pas, puisque la collecte continue sa progression à +10%. Corollaire de la crise financière qui incite les Français à prévoir l'avenir, le placement de l'épargne sur les contrats d'assurance vie s'est fait au détriment du Livret A à son plus bas niveau de rémunération depuis un an (1,25% depuis août 2009). La souplesse du Livret A n'a pas suffi pour rassurer les épargnants face à un taux de rendement très inférieur aux performances des contrats d'assurance vie qui ont offert une rémunération autour de 3,7% en 2009. Même si le taux de rendement de l'assurance vie a quelque peu reculé en 2009 par rapport à 2008 (4%), au regard du niveau d'inflation sur l'année (0,1%), il est resté particulièrement performant.

Les grands gagnants sont les contrats en euros, pour la raison évidente de sécurité et de garantie du capital : ils représentent 87% des placements, tandis que les contrats en unités de compte, adossés au aléas des marchés financiers, perdent 12% des versements depuis 2008.

Le secteur de l'assurance aura souffert en 2009 des incidents climatiques qui ont lourdement impacté les résultats : la forte augmentation de la sinistralité induit une hausse des indemnisations et des provisions liées qui réduisent le résultat net. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l'année 2010 est d'ores et déjà marquée par d'importants incidents climatiques (tempête Xynthia, inondations du Var) qui vont immanquablement détériorer la rentabilité du secteur.