Plan épargne retraite : le Perco progresse.

Face à la réforme du régime par répartition des retraites, nombreux sont les Français à avoir compris l'importance de se constituer un complément de revenus une fois quitté le monde du travail. Si l'achat immobilier locatif ou l'assurance vie permet de remplir en partie l'objectif patrimonial, le plan d'épargne retraite est depuis quelques années un outil social et fiscal mis en place par le gouvernement pour inciter les salariés à se constituer un complément de retraite avec l'aide de leur entreprise. Apparu en 2003, le Perco, plan d'épargne pour la retraite collective, a connu des résultats plutôt satisfaisants en 2010 avec une progression de son encours de +35%.

Pour les salariés ayant une ancienneté dans leur entreprise de plus de trois mois, le Perco est le moyen le plus simple pour préparer un complément de retraite. Les chiffres de 2010 sont particulièrement encourageants avec un total de 2,8 millions de salariés détenteurs d'un Perco, mis en place dans pas moins de 123 000 entreprises. L'encours total atteint 4 milliards d'euros dont 1 milliard gagné pour la seule année 2010, soit une amélioration de 35%.

Si le Perco est aujourd'hui alimenté à hauteur de 46% par l'abonnement des entreprises, la participation et l'intéressement contribuent pour 15% chacun à la constitution du capital. L'Etat a décidé d'assouplir les dispositions du Perco pour rendre ce produit d'épargne longue plus attractif. Depuis cette année, l'entreprise doit obligatoirement verser 50% de la participation au Perco, sauf opposition du salarié. Ce dernier devra par ailleurs déposer l'équivalent de 5 journées de RTT sur son plan d'épargne (sauf si l'entreprise a mis en place en CET, compte épargne temps). L'Etat souhaite ainsi encourager l'épargne longue, constituée en vue d'apporter un complément de retraite à l'heure où le régime par répartition ne suffit pas pour maintenir le niveau de vie des retraités. Aujourd'hui l'encours moyen sur un Perco reste très modique, à peine 5 900€, pour un âge moyen des bénéficiaires de 47 ans et demi. Il est important de rappeler qu'une souscription faite tôt par le salarié permet au plan d'épargne retraite d'optimiser son intérêt, même par l'accumulation de petites sommes.

Petit rappel sur le Perco. Les sommes versées au titre de la participation et de l'intéressement sont exonérées d'impôt, de même que l'abonnement de l'entreprise (limité à trois fois la contribution du salarié et à 5 656€ en 2011). Les versements volontaires ne se sont pas déductibles du revenu imposable. Les versements ne doivent pas excéder un quart du salaire brut annuel. Même si le capital n'est disponible qu'une fois en retraite, la sortie du Perco est particulièrement avantageuse d'un point de vue fiscal : en sortie unique, les intérêts sont exonérés d'impôt (soumis aux prélèvements sociaux de 12,3%) et en sortie progressive, les rentes sont imposées après un abattement de 60% pour celles perçues avant 70 ans et de 70% après 70 ans. Pour mémoire, les sommes versées sur un Perp (plan épargne retraite populaire) qui sont uniquement perçues en rentes sont taxées après un abattement de seulement 10%, donc imposables à 90% de leur montant.