L'accès aux soins se dégrade

Les difficultés d'accès aux soins se sont intensifiées pour bon nombre de Français entre 2012 et 2016. A côté des déserts médicaux principalement localisés en zones rurales où l'offre de soins reste insuffisante, il faut désormais compter avec les déserts médicaux des villes, qui eux sont financiers. Si certaines spécialités médicales restent inaccessibles pour de nombreux patients, les généralistes font eux aussi défaut.
L'étude réalisée par l'UFC-Que Choisir met en évidence l'aggravation de la fracture sanitaire en France. Entre 2012, date du premier état des lieux publié par l'association, et 2016, les difficultés d'accès aux soins ont pris une plus grande ampleur. Sur les trois spécialités étudiées (pédiatrie, gynécologie et ophtalmologie), un tiers des Français rencontre des difficultés d'accès géographique, jusqu'à 59% pour obtenir un rendez-vous chez un gynécologue. Plus surprenant, en quatre ans, 27% des Français ont vu l'accès à un généraliste reculer. 15 millions de personnes manquent de généralistes à moins de 30 mn de leur domicile.
Cette difficulté d'accès aux soins est d'abord géographique. La répartition des praticiens s'est dégradée notamment en raison de nombreux départs à la retraite non remplacés et de l'accroissement démographique de certaines zones. La fracture sanitaire a aussi une explication financière. Elle est nettement plus marquée si l'on considère la seule offre de soins au tarif conventionné. Plus de la moitié des Français n'a plus accès aux trois spécialités sans dépassements d'honoraires. 80% de la population ne peut bénéficier des tarifs de secteur 1 (ophtalmologie et gynécologie).
Vous pouvez consulter la carte interactive de l'accès aux soins sur www.quechoisir.org

Publié le lundi 4 juillet 2016