L'accès aux soins reste une gageure pour une partie de la population. Dans un rapport publié la semaine dernière, la Croix Rouge alerte le gouvernement sur la "situation alarmante" de l'accès à la santé pour les personnes vulnérables. L'organisation rappelle que l'ACS, l'aide à la complémentaire santé, touche encore trop peu de bénéficiaires potentiels.

Dans son rapport intitulé "Pacte pour la santé globale des plus vulnérables" et rendu public le 26 mai dernier, la Croix Rouge s'inquiète des graves difficultés d'accès aux soins pour les plus précaires. Pour les sans-abri, les migrants, mais aussi les familles monoparentales, les personnes isolées, malades ou handicapées, se soigner est très problématique. Le renoncement aux soins est d'autant plus visible que la situation de ces personnes est dégradée.

18% des bénéficiaires du RSA (Revenu de Solidarité Active) disent avoir renoncé à consulter un médecin au cours de l'année pour raisons financières et 27% à des soins dentaires. Pour les personnes fréquentant les accueils santé social de la Croix Rouge, et parmi elles la moitié sont sans domicile fixe, près de 60% ne peuvent accéder à des soins généralistes (3% de la population générale) et 65% renoncent à des soins dentaires (10% de la population générale). Plus de la moitié n'a aucune couverture médicale et une écrasante majorité (90%) n'a pas de protection complémentaire. Un tiers de ces personnes en situation très précaire s'estime en mauvaise ou très mauvaise santé. Dans un récent sondage commandé par la Croix Rouge, 93% des Français estiment que les aléas de la vie (perte d'un proche, licenciement, séparation) peuvent avoir des répercussions sur la santé. Il sont également 93% à considérer que la santé est un élément déterminant pour favoriser le retour à l'autonomie des personnes vulnérables.

Les aides existent pourtant. La Croix Rouge regrette le manque de visibilité de l'ACS (Aide à la Complémentaire Santé) que ne bénéficie à ce jour qu'à un tiers des personnes éligibles. L'organisation espère que les Journées Nationales (du 28 mai au 5 juin 2016) permettront au dispositif d'être mieux connu.