Les prothèses auditives coûtent cher et sont mal remboursées. Sur les 6 millions de Français déficients auditifs, un tiers n'est pas appareillé faute de moyens financiers. Pour remédier à ce fort taux de sous-équipement, plusieurs solutions sont proposées par l'Autorité de la concurrence.

Développer les réseaux de soins
La France est très en retard en matière d'équipement et de remboursement de l'audioprothèse. En cause, deux raison principales :
    •    la cherté des appareils : le coût moyen est de 1 500€ toutes gammes confondues. Il comprend l'appareil, mais aussi le réglage et le suivi prothétique étalé sur 5 ans. La Sécu rembourse 120€ et les mutuelles en moyenne 350€. Généralement une seule prothèse ne suffit pas.
    •    le manque de professionnels : environ 3 250 audioprothésistes en activité pour 7 150 selon les besoins estimés. Et seulement 200 étudiants à la rentrée 2015-2016, un numerus clausus que les audioprothésistes ont réussi à obtenir.

L'Autorité de la concurrence estime qu'il est possible d'agir sur les coûts en renforçant la concurrence et en revoyant à la hausse le quota annuel d'étudiants. Autre piste suggérée, encourager les réseaux de soins mis en place par les complémentaires santé. Ils permettent de réduire les coûts jusqu'à 40% pour le patient. Voeu pieux, l'augmentation des remboursements par la Sécu mérite elle aussi d'être étudiée.

Délier appareils et suivi
La loi Macron oblige à inclure dans le tarif d'une prothèse auditive le réglage et le suivi par l'audioprothésiste durant 5 ans. L'Autorité de la concurrence propose de différencier le prix des appareils et celui des prestations annexes. Plutôt que les facturer en une seule fois lors de la vente de l'appareil, le faire au fur et à mesure des contrôles qui restent indispensables pour optimiser l'utilisation de la prothèse et améliorer le confort du patient. Cela permettrait de réduire le reste à charge, au mieux de l'étaler dans le temps.