L'augmentation du forfait hospitalier va-t-elle peser sur les cotisations des complémentaires santé ?

L'augmentation du forfait hospitalier va-t-elle peser sur les cotisations des complémentaires santé ?

Le gouvernement a décidé d'augmenter le forfait hospitalier de 2 euros, le faisant passer de 18€ à 20€ dès janvier 2018. Cette participation financière due par tous les patients sauf exception est prise en charge par les complémentaires santé. Son augmentation pourrait être répercutée sur les cotisations.

Hausse du forfait hospitalier

Dans son projet de loi de financement 2018 de la Sécurité Sociale, le gouvernement a prévu d'économiser 5,5 milliards d'euros sur les dépenses d'Assurance Maladie. Parmi les mesures pour y parvenir, il souhaite augmenter de 2 euros le forfait hospitalier. Celui-ci passerait de 18€ par jour à 20€ (de 13,5€ à 15,5€ par jour dans un service psychiatrique), un simple rattrapage de l'inflation selon l'exécutif qui précise que le forfait n'a pas augmenté depuis 2010.

Le forfait journalier hospitalier correspond à la participation financière du patient aux frais d'hospitalisation. Il n'est pas remboursé par la Sécu et est dû pour tout séjour de plus de 24h dans le public comme dans le privé. Certaines personnes en sont exonérées, comme les femmes enceintes pendant les 4 derniers mois de grossesse, les accidentés du travail et les bénéficiaires de la CMU-C ou de l'ACS.

Quelle répercussion sur les cotisations d'assurance santé ?

Cet effort demandé aux patients ne rapporterait que 108 millions d'€, une goutte d'eau face à l'océan d'économies escomptées. Les gagnants de cette hausse seront les hôpitaux dont la situation financière doit être améliorée par le projet de loi. Le gouvernement estime que le budget des Français ne sera pas pénalisé, la grande majorité d'entre eux (96%) bénéficiant d'une complémentaire santé qui prend en charge cette dépense. Rappelons que les contrats dits solidaires et responsables ont pour obligation de rembourser le forfait hospitalier sans limitation de durée.

Ce sont donc les mutuelles et les organismes privés qui vont payer ce surcoût. Et quand les dépenses des mutuelles augmentent, ces dernières révisent leurs tarifs. Au final, les dépenses des Français augmenteront elles aussi, un résultat "contradictoire avec l'objectif affiché de suppression du reste à charge" comme le constate Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française.



Gerard Mihranyan

Par , le lundi 9 octobre 2017

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