La CMU complémentaire est un dispositif qui permet aux plus modestes d'obtenir une prise en charge gratuite de la part complémentaire des dépenses de santé. Après plusieurs années de hausse, le nombre de bénéficiaires est en diminution sur un an. Un phénomène qui trouve son origine dans l'amélioration des conditions économiques selon le dernier rapport du fonds CMU.

Entre 2008 et juillet 2017, le nombre de bénéficaires de la CMU-C est passé de 4,28 à 5,46, une progression constante pour cette mesure sociale fondamentale qui donne droit aux plus modestes d'être couverts gratuitement par une mutuelle. La CMU-C inclut également des forfaits de prise en charge pour les soins dentaires, les lunettes et les prothèses auditives, sans compter le tiers payant total et l'exonération de la participation forfaitaire de 1€. Hors, sur un an, entre juillet 2016 et juillet 2017, le Fonds CMU constate une diminution de 1% du nombre de personnes ayant bénéficier de la CMU-C. Dans le détail, la baisse concerne le régime général (-1,7%), celui-ci représentant 90% des bénéficiaires, alors que le régime des indépendants et le régime agricole continuent de grimper (+6,7% et +2,4% respectivement).

Le Fonds CMU explique que cette diminution du nombre de bénéficiaires est corrélée "à la baisse du nombre de demandeurs d'emploi et du nombre d'allocataires du RSA". Pour l'activité 2016, l'organisme avait déjà constaté un ralentissement de l'augmentation des effectifs de la CMU-C.

Derrière cette apparente bonne nouvelle, c'est le principe des vases communicants qui opère. Le nombre de bénéficiaires de l'ACS (aide au paiement d'une complémentaire santé) grimpe en flèche : sur un an à fin juillet, il a progressé de près de 9%, soit 1,6 millions de personnes. L'ACS est un dispositif d'aide financière à destination des personnes dont les revenus excèdent de 35% les plafonds d'attribution de la CMU-C. Selon les données du ministère de la Santé, entre 60% et 75% des personnes éligibles à l'une de ces aides en feraient la demande.