Des écarts de coût importants pour les prothèses dentaires

Des écarts de coût importants pour les prothèses dentaires

On savait les tarifs dentaires plutôt élevés, une enquête de l'Association UFC-Que Choisir nous révèle, chiffres à l'appui, qu'ils sont aussi très disparates d'une ville à l'autre. Les prix des prothèses dentaires peuvent varier de 30%, un écart très significatif qui remet la problématique de l'accès aux soins au cœur du débat à l'heure où le gouvernement souhaite conclure un accord de reste à charge zéro en soins dentaires avec les organismes complémentaires.

Très chères prothèses dentaires

L'Association UFC-Que Choisir a passé au crible les tarifs pratiqués pour les prothèses dentaires par quelques 5 000 dentistes dans 40 villes, sur la base des données mises en ligne par l'Assurance Maladie. Cette étude minutieuse a permis de mettre à jour des écarts importants d'une ville à l'autre. 

Prenons l'exemple d'une couronne métallo-céramique, acte prothétique le plus fréquent : la ville la moins chère est Nîmes (519€), la plus chère Paris (704€), soit un écart tarifaire de 30% ! L'enquête nous apprend que les villes de l'ouest sont en général moins onéreuses que celles situées en région parisienne et sur le pourtour méditerranéen. Autre enseignement, plus surprenant, les écarts de prix peuvent être conséquents au sein d'une même ville : un inlay-core à Paris peut coûter entre 247€ et 426€.

Rappelons que la pose d'une couronne est remboursée au taux de 70% sur la base de 107,50€ soit 75,25€. On est loin, bien loin des coûts réels. Les honoraires des soins prothétiques sont librement fixés par les praticiens, seuls les soins de conservation sont assortis d'un tarif conventionnel. 

Bon à savoir : vous pouvez comparer les tarifs dentaires en cliquant sur l'annuaire santé de l'Assurance Maladie (http://annuairesante.ameli.fr).

Soins prothétiques, premier poste de renoncement aux soins 

Sans l'intervention d'une mutuelle, le reste à charge pour le patient peut atteindre des centaines d'euros. Seuls les contrats haut de gamme garantissent un remboursement complémentaire décent, la totalité du reste à charge étant malgré tout rarement compensée. Ces coûts élevés engendrent un renoncement aux soins de la part des ménages les plus modestes. L'Assurance Maladie a elle-même identifié que les soins dentaires prothétiques arrivaient en première place du renoncement aux soins en 2016* : 39% des assurés interrogés ont du renoncer à se faire poser une prothèse pour motif financier ; parmi eux, 60% invoquent un reste à charge trop lourd et 30% l'avance des frais.

Cette enquête de l'UFC sur les tarifs des soins prothétiques revêt un écho particulier au moment où le gouvernement vient tout juste d'entamer des négociations avec les chirurgiens-dentistes et les organismes complémentaires pour mettre en place d'ici 2022 une prise en charge intégrale des soins dentaires.


*Etude Odenore (Observatoire des non-recours aux droits et services) réalisée pour l'Assurance Maladie sur 20 départements auprès de 29 000 usagers



Gerard Mihranyan

Par , le lundi 29 janvier 2018

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