Santé : homéopathie, pourquoi tant de haine ?

Santé : homéopathie, pourquoi tant de haine ?

Dans une tribune au Figaro dimanche dernier, 124 professionnels de santé ont cloué au piloris les médecines alternatives comme l'homéopathie et l'acupunture qu'ils accusent d'être inutiles voire dangereuses. Pourquoi tant de méfiance, et même de rejet, à l'égard de l'homéopathie, une thérapie qu'utilisent régulièrement la moitié des Français ?

Exclure les médecines parallèles

Les 124 médecins signataires de la tribune dans le journal Le Figaro demandent l'exclusion des médecines dites alternatives du champ médical, qu'elles ne soient plus enseignées dans les formations, et qu'elles ne soient plus remboursées par la Sécu. Ils réclament en outre l'interdiction à ceux qui les pratiquent de faire état de leur titre de médecin ou professionnel de santé. 

Ces disciplines qu'ils qualifient d'ésotériques n'ont selon eux aucun fondement scientifique, sont "nourries par des charlatans" et "basées sur des croyances promettant une guérison miraculeuse". En tête des pratiques incriminées, l'homéopathie, thérapie qui repose sur le double principe de similitude et de dilution pour désensibiliser le patient. Non seulement elle n'aurait aucun effet bénéfique mais sa prescription retarderait l'accès à des traitements réellement efficaces. Cette tribune fait écho au rapport du Conseil scientifique européen qui concluait en 2017 de l'inefficacité de l'homéopathie.

En France, quelque 18 000 médecins prescrivent l'homéopathie de manière occasionnelle et 5 000 généralistes en ont fait leur thérapeutique principale.

Que dit la science à propos de l'homéopathie ?

L'homéopathie a été inventée au début du XIXème siècle par le médecin allemand Samuel Hahnemann. Il avait constaté qu'une substance toxique peut, à doses infimes, soulager le malade. Ingérer du poison à faible dose pourrait ainsi permettre à l'organisme de se défendre. Est alors né le phénomène de hautes dilutions qui reste pour l'heure toujours inexpliqué par les connaissances scientifiques.

De nombreuses études ont été réalisées pour savoir si la haute dilution avait un principe actif. Mais prouver les éventuelles vertus de l'homéopathie requiert des recherches très poussées dans des conditions de contrôle suffisantes, ce qui n'a jamais pu être mis en place. Des scientifiques australiens ont entrepris en 2015 une méta-étude qui prend en compte toutes les recherches scientifiques déjà répertoriées à l'échelle mondiale, soit 57 rapports. Leurs conclusions sont sans appel : il n'existe pas de problèmes de santé pour lesquels les preuves de l'efficacité de l'homéopathie ont pu être identifiées. Ils vont plus loin en déclarant que l'homéopathie ne doit en aucun cas être utilisée pour traiter des pathologies chroniques et sérieuses. Ils lui reconnaissent néanmoins un effet placebo. On sait par des études expérimentales que ce phénomène psychobiologique est constaté dans 30% à 60% des cas !

Sans intention de défendre l'homéopathie, on est toutefois en droit de s'interroger sur les réelles intentions des médecins qui la condamment, ceux-là même qui prônent une médecine occidentale conventionnelle entachée de scandales sanitaires meurtriers (hormone de croissance, Isoméride, Distilbène, Médiator). 







Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 22 mars 2018

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