Santé : l'hypertension artérielle, une maladie sous-estimée des Français

Santé : l'hypertension artérielle, une maladie sous-estimée des Français

L'hypertension artérielle touche un Français sur 3, et est devenue la pathologie chronique la plus répandue dans notre pays. Depuis 2006, elle ne recule pas. Une enquête nationale montre au contraire que le dépistage et la prise en charge se sont dégradés, en particulier pour les femmes.


Les femmes moins bien traitées pour une HTA

Dans son Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH), l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) rend public les résultats de l'enquête nationale Estéban menée entre 2014 et 2016 auprès d'adultes âgés entre 18 et 74 ans. Le but de l'étude était d'estimer la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) en France, ainsi que son dépistage et sa prise en charge. Voici les principaux résultats :

  • 36,5% des hommes et 25,2% des femmes touchés par l'HTA
  • 45% des hommes et 55% des femmes ont eu au moins deux mesures de leur pression artérielle sur la période
  • seule 1 personne sur 2 avait connaissance de son HTA
  • 47,3% des personnes hypertendues prenaient un traitement.

Définition de l'HTA : pression artérielle systolique ≥140 mmHg

                      et/ou   pression artérielle diastolique ≥90 mmHg

L'enquête révèle qu'une large proportion d'hypertendus n'est toujours pas dépistée et que les personnes dépistées ne bénéficient pas d'une prise en charge correcte. Elle nous apprend par ailleurs qu'entre 2010 et 2016 le nombre de femmes traitées était en diminution, signifiant une dégradation de la prise en charge, alors même qu'étaient constatées une hausse de la corpulence et une diminution de l'activité physique. L'étude n'avance aucune cause précise quant au recul de la prise en charge des femmes. La suppression, en juin 2011, de l'HTA de la liste de maladies de longue durée (ADL, remboursement à 100%) pourrait avoir eu un impact sur les patients (augmentation du reste à charge).


La pression artérielle, une donnée de santé fondamentale

L'HTA constitue le principal facteur de risque d'accident vasculaire cérébral. Elle est aussi la cause d'autres pathologies comme l'insuffisance rénale, l'insuffisance cardiaque, l'arythmie, la démence, l'anévrysme artériel. La mortalité cardiovasculaire double dès que la pression artérielle systolique/diastolique augmente de 20/10 mmHg. Associée à la prescription d'un traitement antihypertenseur, la prise en charge de l'HTA passe nécessairement par une meilleure hygiène de vie :

  • perte de poids
  • réduction des apports en sel
  • lutte contre la sédentarité par une activité physique régulière.
  • arrêt du tabac

Les chiffres du BEH font écho au récent sondage 3GEM Research and Insights réalisé pour la marque Braun (fabricant de tensiomètres) : à peine un Français sur 5 (19%) surveille régulièrement sa tension artérielle avec un appareil connecté ou une application mobile, alors même que faire un AVC ou une crise cardiaque sont les deux plus grandes craintes des personnes diagnostiquées hypertendues. Le sondage indique également que près de 70% des adultes interrogés attendent la visite de routine chez le médecin pour vérifier leur pression artérielle.








Hervé Labatut

Par , le vendredi 27 avril 2018

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