Mutuelles : la hausse des tarifs agace la ministre de la Santé

Mutuelles : la hausse des tarifs agace la ministre de la Santé

Les mutuelles prévoient une augmentation très sensible de leurs tarifs à partir de janvier 2018. Une nouvelle qui provoque l'indignation d'Agnès Buzyn, ministre de la Santé, alors qu'une négociation est en cours entre l'Assurance Maladie et les organismes complémentaires sur le remboursement intégral de l'optique, du dentaire et des audioprothèses.


Hausse très nette des tarifs des mutuelles

Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, a annoncé le 5 décembre dernier sur l'antenne de BFMTV une augmentation des cotisations des couvertures santé complémentaires. La hausse devrait être comprise entre 2% et 4% pour les contrats individuels et entre 3% et 5% pour les contrats collectifs. Ce coup porté au budget des Français a été justifié par l'augmentation prévisionnelle des dépenses pour les organismes complémentaires.

Au lendemain du vote par le Parlement du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2018 (PLFSS 2018), Thierry Beaudet constate que les pouvoirs publics viennent de décider le transfert d'un milliard d'euros de dépenses à la charge des complémentaires, somme qui vient s'ajouter aux 26 milliards de frais de soins qu'elles prennent déjà en charge.


Zéro reste à charge en optique, dentaire et audioprothèse, un vœu pieux

Cette annonce d'une hausse importante des cotisations des assurances santé intervient alors que les discussions pour la mise en œuvre d'un reste à charge nul en optique, dentaire et audioprothèse sont à peine engagées. La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn regrette une "façon de procéder malvenue" et estime que le président de la Mutualité anticipe les résultats d'une négociation en cours.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le remboursement intégral des lunettes, des prothèses dentaires et des appareils auditifs, trois postes très peu pris en charge par la Sécu, est loin d'être finalisé. La mesure ne concernera que certaines offres, il s'agit en effet de définir un panier de soins nécessaires auquel tout le monde pourrait avoir accès. De l'aveu de la ministre de la Santé, il est peu probable que la négociation aboutisse à un reste à charge zéro pour l'ensemble de ces trois spécialités. Les deux filières optique et audioprothèse doivent être totalement repensées. Des changements seront annoncés, mais pas avant le PLFSS 2019. Quant au dentaire, les négociations conventionnelles avaient repris en septembre et devraient aboutir courant 2018. Les dentistes étaient néanmoins en grève la semaine dernière pour protester contre la réforme de leurs tarifs.


Selon les experts, supprimer le reste à charge sur ces trois postes coûterait environ 4,4 milliards d'euros, une somme qu'aucun des acteurs n'est prêt à assumer. 



Gerard Mihranyan

Par , le vendredi 8 décembre 2017

Partager cet article :