Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade disait Francis Blanche

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Santé : les Français les plus aisés vivent 13 ans de plus que les plus modestes

Avoir de l'argent maintient en meilleure santé et permet de vivre plus longtemps. Ce constat résonne cruellement dans un pays comme la France où le régime de santé publique se veut égalitaire. Selon les chiffres de l'Insee, les plus riches ont une espérance de vie supérieure de 13 ans à celle des plus pauvres. 

13 ans d'écart entre les plus riches et les plus pauvres

L'Insee a étudié l'incidence du niveau de vie sur la longévité à partir des données sociofiscales depuis 2011 et de la mortalité sur la période 2012/2016. Les 5% de personnes les plus aisées, c'est-à-dire celle qui gagnent en moyenne 5 800 euros par mois, vivent plus longtemps que les 5% de personnes au niveau de vie le plus faible (en moyenne 470€ par mois) : 

  • les hommes plus riches ont une espérance de vie de 84,4 ans contre 71,7 ans pour les plus pauvres, soit 13 ans d'écart ;
  • les femmes plus riches ont une espérance de vie de 88,3 ans contre 80 ans pour les plus pauvres, soit 8 ans d'écart.

L'espérance de vie augmente moins rapidement que le niveau de vie. Avec des revenus autour de 1000€/mois, 100€ supplémentaires sont liés à un gain de 9 mois pour les hommes et 7 mois pour les femmes. Autour de 2000€/mois, le gain est de 3 mois pour les hommes et de 2 mois chez les femmes, et n'est plus que de 2 et 1 mois respectivement pour 2500€/mois.

Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l'espérance de vie est élevée.

Pourquoi les plus aisés vivent-ils plus longtemps ?

Il semble que l'argent est l'élément déterminant pour éclairer ce constat. L'accès aux soins à tous, cheval de bataille de tous les gouvernements successifs, est au cœur de la problématique : une enquête de 2014 révèle que 11% des adultes parmi les plus modestes déclarent avoir renoncé à se soigner au cours des 12 derniers mois pour raisons financières, contre 1% parmi les plus aisés.

Cependant, vivre plus longtemps renvoie à un faisceau de facteurs qui va au-delà des moyens financiers, tout en étant souvent induits par ces derniers. La catégorie sociale, le niveau d'études mais aussi le lieu de résidence ont des effets indirects sur la santé. Les ouvriers sont soumis à des risques professionnels auxquels ne sont pas confrontés les cadres. Les comportements à risque (tabagisme, malbouffe, alcoolisme) sont par ailleurs plus fréquents chez les non-diplômés. 39% des 15-64 ans sans diplôme fument quotidiennement contre 21% chez les personnes ayant un diplôme supérieur. Être diplômé ou avoir le statut de cadre facilite l'accès aux soins et à la prévention en matière de santé et d'hygiène de vie. Cependant, un faible niveau de vie peut aussi être la conséquence et non la cause d'une mauvaise santé. Accéder à des études supérieures ou à une profession rémunératrice est difficile voire impossible en cas de santé défaillante.

Où vit-on le plus longtemps ?

Le lieu de résidence influe sur l'espérance de vie. Toutes choses égales par ailleurs (sexe, âge, niveau de vie, diplôme, catégorie sociale), des écarts entre régions existent, que l'on peut expliquer par les différences culturelles, comportementales ou/et environnementales (exposition à la pollution). On vit plus longtemps en Occitanie et dans les Pays de la Loire qu'ailleurs en France, la Normandie et les Hauts-de-France fermant le ban.

Réf/Insee Première n°1687 du 6 février 2018



Gerard Mihranyan

Par , le vendredi 9 février 2018

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