Mutuelles : les hausses de cotisations sont salées pour les retraités

Mutuelles : les hausses de cotisations sont salées pour les retraités

L'année débute inévitablement avec des hausses de primes d'assurance. En matière de complémentaires santé, c'est la douche froide ! L'augmentation peut varier entre +3% et plus de 10%. Les retraités paient le plus lourd tribut, malgré l'engagement pris par les organismes de ne pas augmenter leurs tarifs sous prétexte de la réforme du reste à charge zéro.

Des hausses parfois supérieures à 10%

Depuis fin 2018, les assurés sont informés par courrier du montant des cotisations pour l'année 2019. Et pour certains, la surprise est de taille : +15% pour ce retraité de 72 ans qui voit sa prime mensuelle grimper de 105,46€ à 121,28€. En deux ans, son contrat aura augmenté de 20%. Klesia Mut', l'organisme assureur, justifie cette hausse très nette par la nécessité d'un rééquilibrage du contrat et par la prise en compte des nouvelles mesures qui ont un impact financier sur les mutuelles (relèvement des bases de remboursement de la Sécu sur les prothèses auditives et sur certains soins bucco-dentaires). Aucune mention n'est faite à la réforme du reste à charge zéro (100% Santé) dans le courrier adressé à l'infortuné assuré.

L'assureur reconnaît la maladresse, expliquant que l'augmentation moyenne devrait être de 3%, corrélée à la hausse des dépenses de santé, et promettant qu'un nouveau courrier plus explicite sera désormais adressé aux assurés. Dans un communiqué publié fin décembre, les complémentaires santé adhérentes à la FFA (Fédération Française de l'Assurance) s'étaient engagées à n'appliquer aucune augmentation de tarif liée à la réforme du 100% Santé, celles qui auraient anticipé une telle évolution étant sommées de faire des corrections. Autre concession faite : ne procéder à aucune augmentation des frais de gestion pour 2019. A titre exceptionnel, les mutuelles s'engagent à reverser intégralement les augmentations tarifaires 2019 sur leurs contrats de base souscrits par plus de 5 millions de foyers modestes. Ces engagements ont été pris suite au rappel à l'ordre de la part du gouvernement après les annonces calamiteuses des organismes complémentaires quant à l'incidence de la réforme de santé sur les tarifs.

Pourquoi de telles hausses ?

Quand un contrat est déficitaire, c'est-à-dire que les cotisations sont inférieures au montant des prestations versées et aux frais de gestion, il doit être rééquilibré. Le tarif doit alors augmenter, et dans des proportions parfois exorbitantes comme l'a constaté l'UFC-Que Choisir qui reçoit bon nombre de courriers de consommateurs effarés par les primes 2019. Si les cotisations des contrats standard évoluent autour de 3%-4%, ce n'est pas le cas des anciens contrats : certaines hausses atteignent 9%, voire 34% pour un contrat.

Si vous êtes frappé par une hausse irraisonnable de votre prime santé, pensez à changer de contrat. Dès lors que la mutuelle vous a envoyé une lettre d'information dans les délais (loi Chatel), vous disposez de 20 jours à compter de la date d'envoi pour résilier votre contrat par courrier recommandé. Comparez les offres avec Assurprox et recevez gratuitement et sans engagement jusqu'à 5 devis des assureurs les plus proches de chez vous.


source Le Parisien



Gerard Mihranyan

Par , le vendredi 11 janvier 2019

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