Plan santé 2022 : les 6 mesures phares

Plan santé 2022 : les 6 mesures phares

La réforme de notre système de santé a été dévoilée mardi 18 septembre par le président Emmanuel Macron. L'ambition est de réorganiser l'offre de soins pour les 50 années à venir. Le plan "Ma santé 2022" contient une cinquantaine de dispositions, en voici les six principales.

1 - Nouvelle profession : assistant médical

Le projet prévoit la création de 4 000 assistants médicaux, des personnels mis au service des médecins pour les décharger des tâches administratives et pour réaliser certains actes simples (prise de tension ou prise de température). L'idée est de redonner du "temps médical" aux praticiens libéraux. En contrepartie le médecin devra s'engager à exercer en groupe ou au sein d'une équipe de soins, à accepter de nouveaux patients et à assurer des consultations sans rendez-vous.

2 - Priorité au travail en équipe

Comme on vient de le voir ci-dessus, le gouvernement souhaite renforcer le travail en équipe et prévoit, pour mettre fin à l'exercice isolé de la médecine d'ici à 2022, la création d'un millier de communautés professionnelles de territoire de santé. Ces CPTS auront pour principale mission la prise en charge des urgences entre 8h et 20h afin de désengorger les services hospitaliers qui devront être réservés aux urgences vitales. La rémunération du médecin sera en partie conditionnée à l'adhésion à ces communautés professionnelles.

3 - Médecin salarié

Courant 2019, 400 médecins salariés seront déployés dans les territoires prioritaires pour lutter contre les déserts médicaux. Ces généralistes en exercice partagé ville-hôpital seront recrutés sur la base du volontariat. Si l'initiative tourne court, l'exécutif n'exclut pas d'imposer la mission.

4 - Réduction de la tarification à l'activité

Cette mesure va modifier en profondeur le financement des hôpitaux. Aujourd'hui, les établissements publics se rémunèrent en fonction de l'activité médicale : la tarification à l'activité (T2A) représente plus de 60% de leurs ressources, avec, pour effet délétère, une dérive du nombre d'actes. Le gouvernement souhaite descendre à 50% la part du financement par la T2A pour privilégier la qualité et le parcours de soins. Seront mis en place dès 2019 des forfaits pour les patients diabétiques et pour les patients souffrant d'une insuffisante rénale, avant une extension du dispositif à d'autres pathologies à compter de 2020.

5 - Dossier médical partagé

Véritable serpent de mer des politiques de digitalisation des soins, le dossier médical partagé (DMP) est expérimenté dans 9 départements depuis fin décembre 2016. Son déploiement sur l'ensemble du territoire est prévu pour novembre prochain. Le DMP est un carnet de santé numérique institué par la loi du 13 août 2004 (!) pour faciliter le partage d'informations entre professionnels de santé. Personnel, partagé, sécurisé et toujours accessible, le DMP est créé à l'initiative du patient qui peut à tout moment le consulter en ligne ou via une application mobile, y ajouter des documents et en contrôler l'accès.

6 - Nouvelle carte hospitalière

La réorganisation de l'offre hospitalière passe par la classification des hôpitaux en 3 niveaux de gradation des soins pour mieux répartir les activités, de la proximité à l'ultra-spécialité :

  1. l'établissement de proximité en charge de la médecine générale et polyvalente, de la gériatrie et des soins de suite, avec plateaux techniques de biologie, d'imagerie médicale ou de télémédecine ;
  2. l'hôpital de plein exercice avec maternité et blocs chirurgicaux ;
  3. l'établissement ultra-spécialisé avec plateaux techniques de pointe.

Sont concernés par le statut d'"hôpital de proximité" les 600 plus petits hôpitaux.

Certaines mesures nécessiteront la présentation d'un projet de loi qui sera débattu avant la mi-2019 pour une mise en application d'ici 2020.








Francesco Romanello

Par , le jeudi 20 septembre 2018

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