Pourquoi votre complémentaire santé sera plus chère en 2019 ?

Pourquoi votre complémentaire santé sera plus chère en 2019 ?

Le gouvernement envisage d'augmenter la participation forfaitaire pour les actes médicaux supérieurs ou égaux à 120€. Cela aura un impact sur le reste à charge des patients, également sur les tarifs des complémentaires santé. Après la hausse du forfait hospitalier en 2018, c'est un nouveau coup dur pour les assurés.

Le gouvernement a présenté mardi 25 septembre le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale pour 2019, l'occasion de se livrer à un exercice d'autosatisfaction pour le premier excédent budgétaire depuis 2001 (700 millions d'euros). Les ministres de la Santé et du Budget ont préféré communiquer sur les futures dépenses plutôt qu'aborder les efforts demandés aux assurés. L'important est le solde final : 2,2 milliards d'économies pour la Sécu. Pourtant, "se soigner et assurer sa santé" risque de coûter plus cher en 2019.

Hausse de la participation forfaitaire sur les actes onéreux

Le PLFSS 2019 prévoit de diminuer de 6€ le remboursement des actes dont le tarif est supérieur ou égal à 120€. Jusqu'à présent, la participation forfaitaire est de 18€, elle devrait passer à 24€. Sont exonérés les invalides, les titulaires du minimum vieillesse, les femmes enceintes et les patients atteints de maladie de longue durée. La plupart des contrats de santé complémentaire prennent en charge la participation forfaitaire. Cette augmentation risque de se répercuter sur les tarifs des cotisations, une inquiétude exprimée par la Mutualité Française qui déplore en outre l'injustice de la mesure. Comme le montre son Observatoire 2018, les patients hospitaliers qui supportent cette participation forfaitaire, en particulier les seniors, assument des restes à charge beaucoup plus importants que la moyenne. Il y a quelques mois, l'organisme qui fédère la majorité des mutuelles avait déjà fait remonter ses craintes quant au rattrapage tarifaire inévitable que va engendrer le reste à charge zéro en optique, dentaire et audioprothèse d'ici 2021.

Promotion des médicaments génériques et déremboursement de l'homéopathie 

Le PLFSS 2019 prévoit également de faire payer les patients qui refusent les médicaments génériques sans justification médicale. A partir de 2020 un assuré qui ne souhaitera pas la substitution proposée par le pharmacien sera remboursé sur la base du tarif du générique, la différence entre le princeps et le générique étant à sa charge. Cette mesure en faveur des médicaments génériques est saluée par la Mutualité Française.

Un déremboursement de l'homéopathie est par ailleurs à l'étude. La réflexion intervient suite à la vive polémique qui a agité récemment le milieu scientifique quant à l'efficacité des médicaments homéopathiques. Actuellement remboursée à 30% par l'Assurance Maladie si elle est prescrite, l'homéopathie risque de disparaître de la prise en charge par le régime général. 

Une autre mesure risque de peser sur les tarifs des complémentaires santé : le financement du forfait patientèle, un dispositif qui vise à valoriser la fonction du médecin traitant dans le suivi au long cours des patients. La contribution des organismes complémentaires sera transformée en taxe et passera de 250 à 300 millions d'euros.  Tout surcoût de dépense devant être financé par les cotisations, le calcul se fera au préjudice des assurés.



Gerard Mihranyan

Par , le vendredi 28 septembre 2018

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