Mutuelle : rendre les contrats plus lisibles pour faciliter la comparaison

Mutuelle : rendre les contrats plus lisibles pour faciliter la comparaison

Le marché de la complémentaire santé est très concurrentiel, et la comparaison difficile pour les assurés étant donné la multitude de contrats et leur manque d'homogénéité. Emmanuel Macron avait promis une meilleure transparence des assurances santé. Quels engagements ont pris les organismes complémentaires pour rendre les contrats plus clairs ?

Bien comprendre pour bien choisir sa complémentaire santé

Si vous avez tenté de comparer plusieurs mutuelles, vous avez sans doute perdu du temps, parfois en vain, à comprendre les différents niveaux de garanties, leur contenu et les remboursements proposés. Entre le BRSS, les forfaits annuels, les pourcentages, les planchers et les plafonds de remboursement, le ticket modérateur, les franchises et les dépassements d'honoraires, vous voilà devant une vraie usine à gaz, qui vous accorde tout juste une vague idée de la prise en charge. Ce manque d'uniformité des conditions rend difficile le choix en connaissance de cause et la comparaison des prix sur la base de données identiques. Cela constitue un réel problème d'accessibilité pour des millions de Français qui veulent être assurés au juste prix. Une mutuelle pour un assuré senior coûte au bas mot 1 000€ par an, une motivation plus que suffisante pour mettre les contrats en concurrence afin de bénéficier d'une couverture optimale.

Le manque de clarté des complémentaires santé est un grief récurrent. Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était prononcé en faveur de contrats plus lisibles et avait avancé l'idée de trois contrats types avec trois niveaux de garanties, permettant, à garanties égales, une comparaison tarifaire objective.

En France, les complémentaires prennent en charge 13,5% des dépenses de santé, soit la couverture la plus large par rapport aux autres pays européens.

Simplifier l'expression du remboursement

Le projet de mettre à plat les contrats de santé n'est pas du goût des organismes complémentaires (mutuelles, assurances et institutions de prévoyance), farouchement opposés à une standardisation des offres. Plutôt que de se voir imposer un nouveau cahier des charges par l'administration, ils ont pris les devants et proposé d'améliorer la lisibilité et la comparabilité des contrats de santé, afin que le choix des garanties comme celui de l'organisme puissent se faire de manière éclairée. Par la voix de l'Unocam (Union nationale des organismes d'assurance maladie complémentaire), ils se sont engagés à préciser en euros et non plus en pourcentage le montant du remboursement par la Sécu et celui de la complémentaire. Si la promesse est tenue, les contrats devraient être plus facilement comparables à l'horizon 2020.

Déjà en juin 2017, l'Unocam avait envisagé de rendre obligatoire l'utilisation d'un glossaire commun aux complémentaires santé, ainsi qu'un tableau type de prestations recensant les interventions les plus courantes, assorti des remboursements opérés par la Sécu et les mutuelles. Cela restera-t-il un voeu pieux ? Après le reste à charge zéro en dentaire, optique et audioprothèse d'ici la fin du quinquennat, les organismes complémentaires doivent s'attaquer à un autre grand chantier, à savoir répondre à l'objectif de simplification posé par le gouvernement.








Francesco Romanello

Par , le mardi 15 mai 2018

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