Le magazine 60 millions de consommateurs a dressé la liste noire des médicaments disponibles sans ordonnance dont l'efficacité fait défaut, pire, qu'il faudrait mieux proscrire. Cette étude met en lumière les dangers potentiels de l'automédication, une pratique généralisée en France, qui manque malheureusement de prévention.

Efficacité nulle pour plus de la moitié des médicaments sans ordonnance

Avec l'hiver et son lot de petits maux (rhume, nez bouché, toux, mal de gorge, état grippal,...), la tentation est grande de filer à la pharmacie et de se procurer des médicaments sans ordonnance dont les bénéfices présumés sont largement ventés par la publicité. Le magazine 60 millions de consommateurs a mené une étude édifiante sur ces traitements en vente libre et met en garde le grand public sur les dangers potentiels de l'automédication.

62 médicaments disponibles sans passer par la case "médecin" ont été passés au crible. L'évaluation a été menée par deux spécialistes : Jean-Paul Giroud, professeur de pharmacologie clinique et membre de l’Académie de médecine, et Hélène Berthelot, pharmacienne et chercheure à la faculté de médecine de Bobigny (Paris 13). Le constat est sans appel :

Les médicaments anti-rhume, les plus consommés après les antalgiques, sont particulièrement incrimés, car ils cumulent deux à trois composés actifs qui peuvent entraîner un surdosage et provoquer des effets indésirables gravissimes (accidents cardiovasculaires et neurologiques) voire dramatiques pour certains consommateurs (femmes enceintes).

Pratiquer l'automédication avec précaution

Le magazine fait oeuvre de prévention en matière d'automédication, une pratique largement répandue parmi la population française. Un sondage réalisé par Médiaprism en 2015 pour le magazine révèle de 80% des Français y ont recours. Une  précaution élémentaire avant de consommer des médicaments sans ordonnance consiste à lire attentivement la notice. Tâche rarement observée car les notices sont fort longues et généralement illisibles. Elles permettent pourtant d'être informé des risques et des contre-indications.

En mars 2017, le ministère chargé de la Santé a mis en place un portail de signalement des événements sanitaires indésirables auquel tous, particuliers et professionnels de santé, peuvent accéder pour signaler via un questionnaire un événement sur un produit à usage médical, un autre produit (cosmétique, alimentaire, de la vie courante) ou sur un acte médical (analyse, don de sang, radiographie, IRM,...). Signaler un problème suspecté d'être lié à un produit médical est un acte citoyen qui permet d'améliorer la qualité et la sécurité de notre système de santé.