Santé : tout ce qu'il faut savoir sur le dossier médical partagé

Santé : tout ce qu'il faut savoir sur le dossier médical partagé

Coup d'envoi officiel le mardi 6 novembre du dossier médical partagé (DMP), cet historique numérique de vos données de santé. Enfin ! Après quatorze années de gestation et d'échecs consécutifs, le DMP est de nouveau lancé par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Les réponses aux questions que vous vous posez sur le DMP.

Qui peut créer le DMP ?

Chacun peut désormais ouvrir un dossier médical partagé (DMP). Prévu en 2004 pour un accès généralisé en 2007, le DMP n'a cessé depuis d'avorter à chaque nouvelle mandature. Tout ministre de la Santé aura tenté de le ranimer, la dernière tentative devrait être la bonne, sous réserve que les assurés adhèrent à ce carnet de santé informatisé. L'ambition est d'atteindre 40 millions de dossiers ouverts dans un délai de cinq ans. A ce jour, 1,8 million de DMP sont ouverts.

Le DMP est gratuit et confidentiel, le titulaire en est le propriétaire. Chacun peut créer directement son DMP, avec ou sans l'aide de son médecin traitant. Il suffit d'avoir sous la main votre carte Vitale et de vous connecter sur le site dmp.fr. Il est également possible de le créer en pharmacie ou auprès d'un conseiller CPAM. Vous aurez reçu au préalable votre code spécifique de création envoyé par mail ou par courrier. Un professionnel de santé peut créer votre DMP sous réserve de lui avoir donné votre consentement "exprès" et "éclairé" selon les recommandations de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Pas besoin de signature, lorsqu'il est créé par une personne autre que vous, le consentement est recueilli via une case à cocher et une notification automatique vous est envoyée pour vous avertir de cette création.

Que contient le DMP ?

Le décret d'application de juillet 2016 définit le DMP comme un "dossier médical numérique destiné à favoriser la prévention, la qualité, la continuité et la prise en charge coordonnée des soins des patients". Le DMP conserve vos données de santé en ligne. Dès l'ouverture, votre DMP contient votre historique de soins des 24 derniers mois, automatiquement alimenté par l'Assurance Maladie. Chacun, vous-même comme le professionnel que vous avez autorisé, peut le compléter à chaque acte (prescription, examen, bilan, traitement, suivi,...).

Vous ne pouvez pas supprimer vous-même des données inscrites par un professionnel de santé ; vous pouvez toutefois en faire la demande auprès du professionnel qui en a été l'auteur. Vous pouvez décider de clôturer votre DMP à tout moment ; dans ce cas, vos données seront archivées pendant dix ans avant leur suppression définitive.

Qui peut consulter le DMP ?

Le DMP était auparavant baptisé "dossier médical personnel". Le changement de nom est important, mais ne doit pas occulter la règle fondamentale : le patient a l'entière maîtrise de son contenu. La ministre de la Santé a rappelé que le DMP doit "être sécurisé et se développer en confiance avec l'assuré". C'est vous, le patient, qui décidez qui peut y avoir accès : tout professionnel de santé qui participe à votre prise en charge peut le consulter après avoir obtenu votre aval. Vous pouvez masquer certains documents ou demander à ce qu'une information n'y figure pas. Seul votre médecin traitant, c'est-à-dire le professionnel de santé qui coordonne votre parcours de soins, conserve un accès total et permanent à votre DMP. Les autres personnels de santé peuvent le consulter selon leur profil : le pharmacien n'a pas accès aux mêmes données de santé que le cardiologue.

L'administration, y compris l'Assurance Maladie, les banques, les entreprises comme les organismes de santé complémentaires, n'ont pas accès à votre DMP.

Quel est l'intérêt du DMP ?

Le DMP est censé présenter de nombreux avantages, tant pour le patient que pour les professionnels de santé. En plus de conserver vos données de santé et de les mettre à disposition des praticiens qui vous prennent en charge, le DMP doit permettre de :

  • simplifier la transmission de vos antécédents médicaux lors des consultations ;
  • vous éviter des examens et des prescriptions inutiles, ou des interactions entre médicaments ;
  • favoriser une meilleure prise en charge en cas d'urgence (gain de temps) ;
  • faciliter l'intervention d'un médecin remplaçant ou d'un praticien consulté durant un déplacement (en vacances par exemple) en lui donnant accès aux mêmes informations que votre médecin traitant.


Gerard Mihranyan

Par , le lundi 12 novembre 2018

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