Assurances : les hausses de tarifs en 2014.
A l'heure où les postes contraints pèsent de plus en plus lourds dans le budget des ménages, les compagnies d'assurances et les mutuelles annoncent un répit dans la progression des tarifs. Répit ne signifie pas stagnation, les augmentations seront d'actualité, mais de moindre ampleur comparativement aux années précédentes. Tous les assurés ne seront pas logés à la même enseigne, certains subiront des hausses relativement conséquentes s'ils font partie des assurés générant les pertes les importantes pour les assureurs.
Assurance auto
La Maaf et la Maif avaient été les premières à annoncer leur politique tarifaire pour l'année 2014 en matière d'assurance auto. Pas d'augmentation pour la Maaf, une remise de 5% sera même accordée aux nouveaux contrats. A la Maif, la démarche est identique, pas d'augmentation des primes compte tenu des excellents résultats que l'assureur mutualiste a enregistrés en 2012. La raison de cet effort commercial est également liée aux fortes hausses pratiquées ces trois dernières années, jusqu'à +5% en 2010 et en 2011. La branche auto est ainsi redevenue rentable pour certains acteurs. Le curseur des augmentations sera placé entre 0% et +2% de moyenne, avec des pics à 5% probablement pour les sociétés affichant des résultats médiocres. Il convient de rappeler que les chiffres de la sinistralité routière sont encourageants : la mortalité a baissé de plus de 13%, le nombre d'accidentés corporels de 7% et le nombre de blessés de 6,7% sur les 8 premiers mois à fin août. Un bilan qui réduit le montant des indemnisations que doivent verser les assureurs.
Assurance habitation
Pour l'assurance habitation, la sinistralité exerce elle aussi une influence prépondérante sur les tarifs. L'année 2013 aura été jusque là épargnée par les incidents climatiques graves. Le volume des coûts engendrés par les fortes précipitations neigeuses de l'hiver dernier et des épisodes de grêle durant l'été est nettement inférieur aux années précédentes. Les tarifs ne baisseront pas pour autant. Une hausse moyenne de 3% est attendue compte tenu d'une recrudescence des cambriolages et des dégâts des eaux liés à la vétusté des logements. Cette moyenne devrait s'élever dans les zones géographiques à risques (zones inondables).
Complémentaire santé
L'assurance santé, enfin, celle qui pèse très lourd dans le budget des familles et les seniors. La hausse sera plus marquée, au bas mot 3%, entre 5% et 7% sur certains contrats. L'augmentation des cotisations est structurelle, partiellement due à la progression des dépenses de santé (+2,2% en 2013), mais également à la revalorisation inhérente à l'âge (environ +2,5%). Autre incidence sur les primes, un taux plus élevé de résiliation à échéance : environ 25% actuellement contre 15% il y a une dizaine d'années. Avec l'entrée prochaine de la loi Hamon qui contient la possibilité de résiliation à tout moment (sauf pour les contrats de santé), il est probable que le phénomène s'accentue au préjudice des tarifs.

Par Audrey Benzaquen, le jeudi 10 octobre 2013