Frais d'optique : la réponse de la Mutualité Française à l'enquête d'UFC-Que Choisir.

Le secteur de l'optique est confronté à un phénomène inflationniste : au-delà d'un marché hexagonal marqué par un trop grand nombre d'opticiens, certains n'hésitent pas à pratiquer l'ajustement, c'est-à-dire adapter le montant de la vente au plafond maximal de l'organisme complémentaire. Et pour mieux satisfaire les assurés, les mutuelles rehaussent toujours plus la limite haute du remboursement en optique. Un cercle vicieux aujourd'hui dénoncé par l'UFC-Que Choisir dans une enquête menée anonymement auprès de plus de 1 000 opticiens. La Mutualité Française, mouvement qui fédère 500 mutuelles, soit la quasi totalité des organismes mutualistes, salue l'initiative d'UFC-Que Choisir dont le constat étaie l'intention gouvernementale de réguler le marché.

Petits arrangements
1 188 opticiens (10% du marché français) ont été passés au crible par l'association de consommateurs, l'UFC-Que Choisir. La mission des enquêteurs : se faire passer pour des clients ordinaires, sélectionner une monture plus coûteuse que le maximum remboursable par leur complémentaire, informer le vendeur de cet état de fait, et observer sa réaction. Dans près de 18% des cas, la proposition fut de modifier la facture destinée à la complémentaire santé, c'est-à-dire gonfler le prix des verres et baisser celui de la monture pour majorer le remboursement de celle-ci. Une pratique préjudiciable aux mutuelles, mais aussi aux assurés qui voient leur cotisation augmenter à cause de ces dérives du marché. La Mutualité Française admet la perversité d'un système qui dope les prix sous l'impulsion de remboursements toujours plus avantageux, et inversement.

Réguler le marché : limiter les plafonds de remboursement et développer les réseaux
Dans un prochain décret, le gouvernement prévoit de limiter le plafond de remboursement des frais d'optique par les organismes complémentaires : à compter d'août 2015, le plafond de remboursement des frais de lunettes devrait être de 450euros pour des montures à verres simples, et de 700euros pour des montures à verres complexes. Derrière cette mesure, le but visé est de faire baisser le prix de lunettes en France, pays d'Europe où elles coûtent le plus cher, ce qui contrainte deux millions de personnes à différer voire à renoncer à leurs soins pour raisons financières.
La Mutualité Française est favorable à une limitation des remboursements par les mutuelles. Elle souligne en outre que l'enquête d'UFC-Que Choisir rend nécessaire le développement rapide des réseaux de soins conventionnés. Le coût moyen d'un équipement optique y est 30% inférieur au prix moyen observé hors réseaux.



Francesco Romanello

Par , le mardi 20 mai 2014

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