Mutuelle santé : les Français, inquiets face à l'augmentation des coûts de la santé.

L'étude met en lumière les enjeux futurs du secteur en interrogeant les Français sur leur perception de notre système de santé. Les inquiétudes portent sur l'accessibilité aux soins et la dérive du reste à charge. Les personnes interrogées portent un intérêt grandissant pour la prévention, déterminante pour retarder voir éviter les maladies et en limiter les coûts. Autre clef de voûte d'une meilleure maîtrise des dépenses, l'accès à un réseau de professionnels et une plus forte coordination des différents acteurs pour l'efficience du parcours de soins.

La question des dépenses de santé est au coeur des préoccupations des Français. 85% estiment que l'augmentation du reste à charge, c'est-à-dire la part qu'ils doivent régler après remboursements de la Sécu et de leur mutuelle, est inéluctable dans les années à venir. Une proportion qui atteint même 92% pour ceux qui gagnent plus de 4 000€ par mois.

Prévention
Pour la majorité (76%), la hausse des frais de santé n'est pas justifiée. Pour enrayer cette inflation des coûts, ils mettent en avant plusieurs pistes. En premier lieu, la prévention, une démarche complémentaire au fait de simplement soigner : 9 personnes sur 10 considèrent la prévention comme un facteur de réduction des coûts. Elle permettrait en outre de retarder l'entrée en dépendance. Un rôle dévolu à la fois aux pouvoirs publics, aux professionnels de santé et aux mutuelles. 4 Français sur 10 sont même prêts à payer un peu plus cher leur cotisation de mutuelle pour bénéficier de conseils de prévention. Les organismes complémentaires sont à nouveau au coeur du sujet par l'importance accordée aux réseaux de soins : près de 90% des Français souhaitent que la pratique se développe pour bénéficier de tarifs négociés par leur mutuelle santé.

Réseaux de soins
En ligne de mire également, les dépassements d'honoraires. Leur limitation est jugée primordiale pour un Français sur deux. Pour mémoire, un accord a été signé fin octobre 2012 entre les médecins, l'Assurance Maladie et les mutuelles pour encadrer les dépassements d'honoraires. Pour l'heure, la mesure porte modérément ses fruits, puisque le taux moyen des dépassements d'honoraires des médecins spécialistes était de 56,3% au-delà du tarif conventionné en 2013 contre 56,9% en 2011.

Surcomplémentaire
Dernier point abordé, la généralisation de la complémentaire santé. Si elle est une bonne mesure, bien que méconnue pour la plupart, la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés du privé à compter du 1er janvier 2016 devrait encourager le développement des surcomplémentaires. Un Français sur deux se dit prêt à dépenser plus pour augmenter son niveau de couverture, et un quart pour bénéficier de services d'assistance (notamment pour accompagner la dépendance).

N.B. Etude réalisée par l'IFOP auprès d'un panel de plus de 2 000 personnes



Audrey Benzaquen

Par , le mercredi 12 mars 2014

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