Réforme de l'ACS : les mutuelles réagissent.
Prévue dans le cadre du projet de loi de  financement de la Sécurité Sociale, la réforme de l'ACS (aide à la  complémentaire santé) est mal accueillie par les organismes mutualistes.  Le gouvernement a notamment lancé une consultation publique entre le 10  et le 20 juin dernier portant sur un appel d'offres des contrats  éligibles à l'ACS. Pour la Mutualité Française, cette démarche va  réduire le nombre de contrats ouvrant droit à l'ACS et provoqué une  démutualisation des bénéficiaires. 
Pour mémoire, l'ACS est  destinée aux personnes à faibles revenus, mais dont les ressources sont  trop élevées pour prétendre à la couverture maladie universelle  complémentaire (CMU-C). Mal connue et peu utilisée (seuls 30% des  personnes éligibles en bénéficient), l'ACS serait par ailleurs mal  considérée par les bénéficiaires qui jugent médiocre le rapport  prix/garanties. 
Pour améliorer le dispositif, le gouvernement mène  actuellement une réforme qui vise à limiter le nombre de contrats  disponibles après une mise en concurrence sur la base du meilleur  rapport qualité/prix. L'objectif est de rehausser la couverture,  notamment en proposant systématiquement le tiers payant, et de rendre  les contrats plus lisibles pour les assurés. L'application des nouvelles  mesures est prévue à compter du 1er janvier 2015.
Pour la Mutualité  Française, la méthode n'est pas la bonne. Alors même que des travaux de  labellisation des contrats sont engagés depuis deux ans, le gouvernement  abandonne tout pour réduire le nombre d'opérateurs agréés, ce qui  pourrait avoir pour effet de contraindre les bénéficiaires à changer  d'organisme avant fin 2014. Un délai trop court pour la Mutualité  Française, qui craint une démutualisation de ces assurés et un  renoncement aux soins.
La MF demande un report de la réforme de l'ACS  à 2016, d'autant que seule une quinzaine de mutuelles a répondu à  l'appel d'offres. L'autre critique porte sur les trois niveaux de  garanties prévus par le projet de décret. Le niveau d'entrée de gamme  tel qu'il est présenté dans le projet de réforme est supérieur au panier  de soins minimal prévu pour les contrats responsables. Une incohérence  que les mutuelles dénoncent, et qui aurait pour conséquence un dérapage  des cotisations.
 
						 
				Par Francesco Romanello, le samedi 19 juillet 2014
