Un retraité paie deux fois plus cher sa mutuelle qu'un actif.
Les retraités paient deux fois plus cher leur mutuelle santé que les actifs. Le récent sondage Odoxa pour Le Parisien Aujourd'hui en France et la Caisse d'Epargne met en lumière l'inégalité tarifaire que subissent les seniors.
Le premier constat est plutôt rassurant : 98% des retraités sondés sont couverts par une complémentaire santé. Malgré la baisse du pouvoir d'achat avec la fin de l'activité professionnelle, les retraités ressentent la nécessité d'être protégés par une mutuelle santé. Pourtant la fin de la vie active implique généralement une augmentation de la cotisation, puisque la participation de l'employeur n'existe plus. Sans compter la hausse de tarifs directement liée à l'âge.
Parmi les personnes interrogées, un tiers consulte peu (moins de trois fois par an), tandis que 11% ont besoin de voir leur médecin au moins 10 fois dans l'année. 5 retraités sur 10 déclarent dépenser moins de 50€ par mois pour leur santé, mais pour 20% d'entre eux, le budget mensuel grimpe à 150€.
121€ par mois pour une mutuelle retraité
Un actif paie en moyenne 72€ par mois pour une complémentaire santé, un retraité y consacre 121€. La différence est justifiée par l'âge, et malgré les éventuelles actions de protestation ou de recours pour rendre illégale cette discrimination par l'âge (certains s'y essaient), le Défenseur des droits a d'ores et déjà estimé que la progressivité des tarifs liée à l'âge n'en constitue pas une. Les risques pour la santé s'accroissent avec l'âge, rien d'indécent à ce qu'un assureur ajuste ses tarifs à l'aune des risques encourus. Pour les seniors, c'est la double peine : des besoins de santé plus fréquents et une couverture complémentaire beaucoup plus onéreuse. Le fossé entre actifs et retraités va encore se creuser avec l'arrivée de la complémentaire santé à tous les salariés à compter du 1er janvier 2016.
Sur le créneau des complémentaires santé individuelles, les mutuelles sont mieux placées que les sociétés d'assurance. Ces dernières ont tendance à accélérer les tarifs avec l'âge, tandis que leurs concurrentes se veulent plus modérées dans la progressivité des primes à mesure que l'âge avance.

Par Audrey Benzaquen, le lundi 26 janvier 2015