Assurance maladie : hausse du forfait journalier

En 2009 le déficit de l'Assurance maladie doublera par rapport à celui de 2008, soit 10 milliards d'euros. Un trou abyssal que le gouvernement doit chercher à réduire quelque peu. Les pistes envisagées : le forfait journalier et certains médicaments prescrits sans ordonnance.

Le gouvernement souhaite frapper fort. Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, il envisage très sérieusement en effet d'augmenter le forfait journalier et de s'attaquer à certains médicaments, en précisant qu'il ne s'agit pas d'alourdir plus encore la CSG. Le forfait journalier qui est jusqu'à présent de 16€ par jour devrait ainsi passer à 20€, soit une augmentation de 25%.

Créé en 1983, il représente la somme que doit verser un patient pour chaque journée passée à l'hôpital.Le montant de l'époque était de 20 francs et représentait alors la somme qu'une personne aurait dépensé pour se nourrir en restant chez elle. En sont exemptés les 4,2 millions de personnes bénéficiant de la CMU, les femmes enceintes de plus de 5 mois (et celles venant d'accoucher), les nourrissons de moins d'un mois, les handicapés de moins de 20 ans, les victimes de maladies du travail et d'accidents professionnels et les pensionnés militaires. Les autres assurés peuvent par le biais de leur mutuelle ou complémentaire santé se faire rembourser ce forfait. En règle générale, les mutuelles fixent une durée forfaitaire de remboursement, au-delà le patient doit payer. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, recevra cette semaine les associations de patients et les mutuelles pour évoquer ce point qui fait déjà polémique : nombreux sont en effet les français qui ne disposent pas de 20€ par jour pour se nourrir. La ministre rappelle que le forfait n'a pas bougé depuis 2007 et que les catégories les plus défavorisées de la population ne sont pas concernées par cette mesure. Si blocage il y a, l'augmentation pourrait être étalée dans le temps ou bien diminuée.

Autre mesure envisagée : baisser le niveau de remboursement de certains médicaments, ceux dits "à prescription facultative". A ce jour, ils sont remboursés à hauteur de 35% s'ils sont prescrits par un médecin mais sont également disponibles en pharmacie sans ordonnance. Ils pourraient alors être remboursés à 15%. Sont concernés certains anti-douleur comme le paracétamol et l'aspirine, les médicaments contre le rhume, les sirops contre la toux et certains médicaments pour les troubles digestifs. Certaines mutuelles ont dores et déjà annoncé qu'elles ne rembourseraient pas la différence.

De son côté, l'Assurance maladie a présenté cet été des propositions d'économies de 2 milliards d'euros. Outre le fait de réduire le prix de certains médicaments, elle suggère de limiter les transports en ambulance ou encore de développer la chirurgie en dehors des hôpitaux (pratique interdite en France mais autorisée dans certains pays). Elle souhaite également se pencher sur les prestations sociales versées aux médecins, et surtout lutter contre les arrêts maladie abusifs. Et toujours en ligne mire du gouvernement, les dépassements d'honoraires des médecins : la dernière négociation cet hiver n'avait pas abouti, le sujet étant très conflictuel.

Le projet de loi pour le financement de la Sécurité Sociale ne sera pas présenté avant octobre. D'ici là le gouvernement doit encore travailler et trouver des solutions pour essayer de combler un déficit qui dépassera les 20 milliards d'euros cette année.



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