Les Mutuelles Santé fédérées au sein de la Mutualité Française ont tenu leur 39ème Congrès annuel à Bordeaux de jeudi à samedi derniers. En plus de pleur activité d'assureur, elles possèdent déjà plus d'une centaine d'établissements de soins et elles souhaitent dans un avenir proche influer sur le système de santé français en développant son propre groupe hospitalier.

Les établissements appartenant aux Mutuelles sont généralement des cliniques, à but non lucratif (mission mutualiste), avec des missions de service public. Mal réparties sur le territoire, elles sont essentiellement présentes dans l'Ouest de la France, les régions du Nord-Pas-de-Calais et de l'Alsace en étant peu pourvues. La Mutualité Française compte ainsi acheter de nouvelles cliniques pour développer son groupe.

Pour cela, elle prévoit d'utiliser ses réserves financières (sujettes à polémique) et elle a créé un fonds de développement hospitalier mutualiste en faisant participer des partenaires institutionnels.

L'objectif pour Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité Française, est d'être présent dans chaque capitale régionale avec un établissement important, afin d'influer sur la politique hospitalière de la région. Le souci de qualité de soins et de respect des honoraires des médecins a également été mis en avant.

Déjà, les mutuelles dans le secteur de l'optique avaient créé leur propre offre de soins et de produits, car elles estimaient que les adhérents n'étaient pas en mesure de trouver de bonnes conditions tarifaires et de qualité sur le marché existant. Les produits d'optique proposés sur le réseau des mutuelles sont  globalement 25% moins chers.

Actuellement les cliniques du groupe mutualiste sont plutôt hétérogènes. Certaines comme l'Institut Montsouris à Paris sont de très grande qualité, mais d'autres plus vieillottes mériteraient des investissements.

La Mutualité doit désormais convaincre ses mutuelles membres et leurs établissements de soins de rejoindre le groupe en création. Elles devront pour cela accepter des contraintes d'évaluation de qualité.

Près de 6 Français sur 10 sont couverts par une complémentaire santé.En se dotant d'une gamme de services homogènes et de qualité, la Mutualité française entend saisir l'opportunité de se démarquer et de faire face à la concurrence des assureurs privés.