Médicaments à 15% : les mutuelles ne veulent pas rembourser.

C'est ce vendredi que 150 médicaments passent d'un taux de remboursement de 35% à 15%. Mis en place en 2006 provisoirement, ce taux de 15% ne concernait à l'origine que les veinotoniques, mais s'ajoute désormais aux trois autres taux de remboursement de l'Assurance Maladie. Cette mesure s'inscrit dans la loi de financement de la Sécurité Sociale et est censée réaliser une économie de 145 millions d'euros. Les mutuelles jugent la décision quelque peu hypocrite, soit on rembourse un médicament, soit on ne le rembourse plus, mais ce taux de 15% est peu cohérent et surtout s'avère incompréhensible par la plupart des français.

Deux après être passés au taux de remboursement de 15%, les veinotoniques étaient purement et simplement déremboursés. C'est peut-être le sort qui sera réservé aux quelque 150 médicaments qui, depuis vendredi dernier, portent une vignette orange à 15%. Sont concernés de médicaments très utilisés comme Gaviscon ou Débridat (pour les troubles digestifs), Hexomédine (antiseptique), Coltramyl ou Myolastan (pour les contractures musculaires) ou encore Zovirax (contre l'herpès buccal). La Haute Autorité de Santé avait jugé faible ou insuffisant le service médical de ces médicaments et de leurs 440 génériques. Les pharmaciens ont trois mois pour écouler leur stock, mais la mesure est effective depuis vendredi 17 avril.

La polémique court depuis l'automne dernier et l'annonce de cette vague de déremboursement. La Mutualité Française qui regroupe la majorité des mutuelles s'est prononcée contre un tel taux au motif qu'un médicament doit être remboursé totalement et non partiellement. Elle appelle ses adhérents à ne pas compenser la différence qui n'est désormais plus prise en charge par l'Assurance Maladie. Un reste à payer qui revient à l'assuré. Jean-Pierre Davant, le président de la Mutualité Française, réclame une grille de taux lisible et cohérente avec une liste de médicaments utiles qui faciliterait la prise en charge du ticket modérateur par les mutuelles.

Le problème de ces médicaments, généralement anciens, est souvent leur image auprès des patients, principalement les personnes âgées, qui y sont fort habitués et dont la prise routinière peut rassurer. Les médecins devront alors changer leurs prescriptions et proposer aux patients des médicaments plus chers mais peut-être plus efficaces.



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