Médicaments génériques : deviendront-ils obligatoires ?

Comment faire économiser 900 millions d'euros à la Sécurité Sociale ? Les députés ont adopté un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité Sociale qui oblige les médecins à prescrire les médicaments les moins chers. Une petite révolution en matière de prescription médicale où l'habitude prévaut de proposer le dernier produit mis sur le marché, même s'il n'apporte rien de plus que le médicament plus ancien et moins onéreux.

Dès l'année prochaine, les praticiens auront donc obligation de prescrire à leurs patients la version bon marché d'un médicament. Jusqu'à présent et en théorie, c'est le pharmacien qui est chargé de proposer au patient la molécule génériquée après lecture de l'ordonnance. Le médecin peut ainsi continuer à prescrire le même médicament auquel le patient est habitué. Quand un médicament perd son brevet au bout de plusieurs années, sa version générique arrive sur le marché à un prix nettement inférieur. La consigne est alors de proposer le médicament générique qui présente les mêmes caractéristiques et bénéfices thérapeutiques, puisque la molécule est identique. Cette démarche solidaire aurait pour effet de faire économiser des dizaines de millions d'euros à la Sécurité Sociale ; hors il n'en est rien, certains médecins ne jouant pas le jeu. La pression des laboratoires est certes tenace ; par le biais de leurs visiteurs médicaux, ils incitent les praticiens à prescrire le médicament le plus récent , très proche du premier et au bénéfice thérapeutique quasi équivalent : une innovation qui n'en est pas une mais qui dispose d'un brevet.

Si l'amendement est adopté lors de son passage au Sénat, les médecins devront donc dès l'an prochain prescrire la version générique d'un médicament dès lors qu'elle existe. Ceux qui ne suivraient pas le mouvement se verront infliger des sanctions et seront mis sous entente préalable par la Sécurité Sociale pour leurs prescriptions. Dans 82% des cas, le médecin délivre un générique, cette proportion était de 50% en 2006. Les médicaments qui disposent d'une formule générique représentent 37% des médicaments remboursés.

Les députés veulent aller plus loin en autorisant les laboratoires qui fabriquent des médicaments génériques à utiliser la forme et la couleur du médicament d'origine. Une manière de faciliter l'acceptation des génériques par les personnes qui douteraient de leur efficacité.



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