Mutualité Française : un rôle accru dans l'avenir.

Du jeudi 4 au samedi 6 juin, se tient à Bordeaux le 39ème Congrès de la Mutualité Française. Le Président Nicolas Sarkozy s'y est exprimé hier et a émis le souhait appuyé de voir naître un nouveau partenariat entre l'assurance-maladie et la Mutualité.

Avec le déficit chronique de la Sécurité Sociale qui a explosé sous l'effet de la crise (probablement 17 à 18 milliards d'euros pour 2009 contre 10,2 milliards pour 2008), des solutions doivent être trouvées pour que la protection sociale continue de jouer son rôle. Les régimes de base ne peuvent plus tout financer, le chef de l'Etat souhaite qu'à l'avenir de nouvelles responsabilités soient confiées aux organismes complémentaires. Il envisage que progressivement l'assurance-maladie obligatoire se désengage de certains secteurs comme les maladies chroniques.

Le Président de la Mutualité Française, Jean-Pierre Davant, a quant à lui exprimé la volonté de son mouvement mutualiste de faire bouger les choses et de supplanter l'assurance-maladie là où elle peut de moins en moins s'engager.

Des expérimentations seront donc menées dans un premier temps sur le terrain des maladies chroniques notamment. La Mutualité Française se propose d'orienter les patients vers des services de soins pratiquant le tiers payant, où les médecins seraient rémunérés de façon forfaitaire. Le mouvement mutualiste souhaite mettre à profit son réseau de soins, fort déjà d'une centaine d'établissements hospitaliers. Grâce aux réserves financières des mutuelles, M. Davant entend le développer.

Le Président Sarkozy s'est pour sa part engagé à ce que les mutuelles soient représentées au sein du conseil de surveillance des futures Agences Régionales de Santé (loi Bachelot) : une grande satisfaction pour la Mutualité Française, le gouvernement s'y étant jusque là opposé.

Le problème des dépassements d'honoraires a également été évoqué et Nicolas Sarkozy a expressément demandé au gouvernement "de se préparer" à intervenir sur ce sujet brûlant. Autre point abordé : le secteur des frais d'optique et de soins dentaires. Une participation des mutuelles est vivement souhaitée dans les négociations aux côtés de l'assurance-maladie.

Le Président Sarkozy a rappelé que la solidarité nationale continuera de remplir sa mission grâce aux prélèvements obligatoires, mais que d'autres formes de protection doivent désormais se développer. Plus qu'un gestionnaire de santé, la Mutualité Française aura un rôle de premier plan à jouer dans le domaine de la protection sociale.



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