Mutuelle santé et sevrage tabagique
Les risques liés au tabac sont bien connus et souvent, les rappeler sert uniquement à conforter les non-fumeurs de la nocivité et la dangerosité du tabagisme. Pour arrêter de fumer, les fumeurs doivent tout d'abord faire preuve d'une énorme volonté, et trouver ensuite les motivations pour résister et lutter contre la dépendance à la nicotine. Etre motivé ne suffit pas, il faut aussi, dans la plupart de cas, suivre un traitement de substitution pour palier au manque. Il en existe de nombreux, des traitements pharmacologiques (patch, gomme, inhaleur, et médicaments de fond - Chamix, Zyban) aux thérapies cognitives et comportementales à l'efficacité variable. Certaines mutuelles proposent des formules qui incluent un forfait destiné à lutter contre le tabagisme. Leur rôle dans la prévention et le dépistage, ainsi que l'aide à l'addiction s'est renforcé cette année avec la création de "Priorité Santé Mutualiste", dispositif mis en place par la Mutualité Française qui apporte, entre autres, un soutien personnalisé à l'arrêt du tabac.
Les fumeurs aiment fumer (!), mais nombreux sont ceux qui voudraient arrêter. Ils sont 60% à avoir envie de mettre un terme à leur addiction et chaque année 40% s'y essaient concrètement. Sans être aidé, la probabilité de réussir est très faible, car la seule volonté n'est pas suffisamment forte face à une addiction réelle. Les traitements sont hors de prix, ainsi que le suivi médical (par un tabacologue par exemple) ou les méthodes alternatives (acupuncture, homéopathie, hypnose) : une boîte de Champix, médicament commercialisé depuis 2007 et prescrit par les médecins, coûte au bas mot 190€ pour un mois de traitement, quand la Sécurité Sociale rembourse 50€ par année civile à titre de remboursement pour les frais de sevrage (depuis 2007 et l'interdiction de fumer dans les lieux publics).
Conscientes du problème de santé publique que représente le tabagisme, les mutuelles proposent depuis plusieurs années déjà de prendre en charge les frais engagés par l'assuré pour arrêter de fumer. Selon différents niveaux de remboursement, les contrats prennent en compte les médicaments d'automédication définis par l'AFSSAPS qui se trouvent en vente libre et dont le prix peut varier d'un simple au double d'une pharmacie à l'autre, mais aussi les substituts nicotiniques délivrés sous prescription médicale (Chamix, Zyban). Certaines mutuelles et assurances santé font également acte de prévention en animant des conférences et ateliers sur le sujet (April Santé, Mutualité Française).
Si la santé n'a pas de prix, elle a un coût. Essayer d'arrêter de fumer induit des dépenses importantes sur une durée plus ou moins longue, mais continuer de fumer coûte cher, le fumeur hypothéquant sa santé pour le prix d'un paquet de cigarettes.