Mutuelles et taxe CMU : peu d'impact sur les cotisations
Créé en juillet 1999, le Fonds CMU est un établissement public qui a pour mission principale de financer la CMU (couverture maladie universelle) et l'aide à la complémentaire santé. Pour financer cette mission, l'Etat ponctionne un pourcentage sur les organismes d'assurance complémentaire : cette contribution est passée de 2,5% à 5,9% des primes ou cotisations au 1er janvier 2009, soit 1,8 milliard d'euros pour l'année passée. Cette hausse de la taxe CMU devait se répercuter sur les cotisations des assurés pour l'année 2010, visiblement elle aura eu peu d'impact dans le calcul de l'augmentation des primes. Le chiffre d'affaires des organismes complémentaires et des mutuelles continue de croître invariablement depuis plusieurs années dans une proportion plus importante pour les compagnies d'assurance privées.
Le secteur de la complémentaire santé représentait un chiffre d'affaires de 30,5 milliards d'euros en 2009, soit une hausse de +5,87% par rapport à 2008 qui, déjà, faisait suite à une augmentation de 5,13%. Cet écart entre la hausse du CA de 2008 et celle du CA de 2009 qui représente +0,7% exprime le très léger impact qu'a eu l'augmentation de la taxe CMU sur les cotisations. Dans le marché de la complémentaire, on accepte les mutuelles, les instituts de prévoyance et les assurances privées ; la part de chacun est très variable : les mutuelles occupent quasiment tout le terrain des organismes (86%) pour 56% du marché, viennent ensuite les assurances avec 12% du nombre d'agences et 27% du marché, tandis que les institutions de prévoyance représentent 18% du CA global pour 4,5% d'organismes.
Depuis 2001, les sociétés d'assurance gagnent de plus en plus de part de marché au détriment des mutuelles, 5,8 points sur une dizaine d'années. En parallèle, on constate un regroupement des organismes, essentiellement au niveau des mutuelles qui fusionnent pour devenir de plus gros acteurs du secteur. Aujourd'hui 6 groupes représentent 25% du marché.
Il n'en demeure pas moins que les assurés ont vu leurs cotisations augmenter de manière très nuancée : la moyenne annoncée était de 5%, mais comme toute moyenne elle cache des disparités évidentes selon l'âge de l'assuré. En fonction des tranches d'âge mises en place par l'organisme, tous les 5 ans, tous les 10 ans ou chaque année, certains assurés ont vu leur cotisation santé grimper de 9% et bien au-delà.
N'hésitez pas à comparer si vous constatez une forte hausse de votre prime.