Vers la création d'un site de référence médical.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, fait les titres de l'actualité avec un sujet peut-être tout aussi polémique que la gestion de la grippe A. Elle souhaite en effet créer un service de conseil et d'orientation médical par téléphone et par internet. Une solution pour encadrer l'automédication et réduire l'affluence des services d'urgence ? La ministre voudrait associer le site déjà existant Doctissimo, l'Assurance Maladie et le service "Priorité Santé" de la Mutualité Française pour offrir aux Français un portail d'informations médicales simples et précises qui faciliterait l'accès aux soins. On perçoit déjà les limites d'un tel service.
L'objectif de ce portail futur est l'accès à l'information médicale pour le plus grand nombre. En permettant aux patients de se soigner directement par un conseil clair et fiable, Madame Bachelot présuppose sans doute une diminution du nombre de consultations pour des pathologies mineures et encourage ainsi l'automédication. Les Français, gros consommateurs de soins de santé et de médicaments, sont déjà nombreux à s'informer sur le net sur les questions de santé. Les médecins constatent depuis quelques années le renforcement des connaissances de leurs patients qui deviennent mieux informés. Un conseil avisé sur le net permettrait-il de réduire la consommation de médicaments dans notre pays ? La question reste ouverte pour longtemps !
La ministre souhaite regrouper 3 acteurs du domaine de la santé : le site Doctissimo qui propose depuis des années des informations de santé courante (grossesse, nutrition, grippe A, psychologie, soins du bébé, médicaments,...), ainsi qu'un forum où les internautes peuvent échanger leur propre expérience ; l'Assurance Maladie et son portail qui permet aux assurés de trouver un praticien ; et le service téléphonique "Priorité Santé" de la Mutualité Française qui offre depuis début avril un accompagnement personnalisé sur les addictions, et des informations sur le cancer, les maladies cardio-vasculaires et l'autonomie. La France s'inspire du modèle britannique, NHS Direct, qui fonctionne avec succès depuis des années en aidant les patients grâce à une assistance par internet et par un numéro de téléphone.
L'ambition louable de Madame Bachelot doit, pour devenir réalisable, fixer un cadre précis, fiable pour l'ensemble des patients grâce à des garanties scientifiques irréfutables (professionnalisme des conseillers et intervenants notamment), mais aussi rassembler les praticiens autour de cette idée. Une commission de réflexion doit rendre ses conclusions à la mi-juillet. Le sujet aura alors quelques développements intéressants sur lesquels discuter.