La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a débuté lundi 7 octobre dernier. Pour améliorer la couverture vaccinale, les députés viennent d'autoriser les pharmaciens à vacciner les personnes adultes. Une mesure à laquelle médecins et infirmiers sont réticents.

Mardi dernier, les députés ont adopté un amendement qui stipule que "l'État peut autoriser, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, le financement de l'administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière aux personnes adultes". L'amendement devra être validé par un vote de l'Assemblée Nationale la semaine prochaine avant de donner lieu à un décret précisant les conditions d'application de cette expérimentation.

Cette mesure intervient alors que les Français font de moins en moins confiance aux vaccins. Lors de la campagne précédente, à peine 50% des 11 millions d'assurés à risque s'étaient faits vacciner contre la grippe hivernale ; ils étaient encore 62% à le faire en 2009. En cause la gestion calamiteuse de la campagne de vaccination contre le virus H1N1 en 2009.

Le gouvernement rajoute donc des professionnels de santé pour vacciner la population. Cette décision ne satisfait guère les médecins et les infirmiers. Le geste de vaccination est invasif, ils le jugent donc trop important pour être confié à d'autres qu'aux généralistes, infirmiers(ières), sage-femmes et pédiatres, seuls professionnels aujourd'hui autorisés à vacciner. Pour eux, persuader de l'importance du vaccin contre la grippe aurait une visée plus pédagogique.