S'équiper en appareil(s) auditif(s) reste impossible pour beaucoup de patients. Le coût élevé des prothèses et la faiblesse de leur remboursement par la Sécu génèrent des restes à charges insupportables pour certains, même si l'intervention d'une complémentaire santé permet de les limiter. Dans sa première étude consacrée au marché de l'audioprothèse, l'Assurance Maladie constate néanmoins une progression du taux d'équipement.

Taux d'équipement en hausse

Le marché des prothèses auditives progresse d'environ 6,6% chaque année depuis 2006. La raison de cette forte croissance n'est pas imputable aux prix, restés stables sur dix ans (-0,9%), mais à l'augmentation de la demande due elle-même au vieillissement de la population et à la hausse du taux de recours.

Entre 2006 et 2015, le taux de recours a progressé de 46%. Pas suffisant, car les prix trop élevés et la prise en charge réduite freinent l'appareillage pour beaucoup. Selon l'Igas (Inspection général des affaires sociales), seules 30,4% des personnes présentant un déficit auditif étaient appareillées en 2013. Il est pourtant bien établi que la perte auditive est significativement associée au déclin cognitif.

Restes à charge dissuasifs

L'Assurance Maladie rembourse peu les prothèses auditives, surtout pour les assurés de plus de 20 ans :

• 60% sur la base d'un tarif allant de 900€ à 1 400€ pour les personnes de moins de 20 ans ou atteintes de cécité;
• 60% sur la base d'un tarif de 199,71€ pour les autres patients.

Le reste à charge est parfois insurmontable pour la première population concernée par l'audioprothèse : les patients de plus de 65 ans. Le coût moyen par oreille est de 1 500€. Avant intervention d'une mutuelle santé, le reste à charge dépasse les 2 000€ pour un appareillage biaural ! A noter que la CMU-C exige des audioprothésistes de fournir aux bénéficiaires des appareils dont le prix n'excède pas le forfait de remboursement, soit 700€ par prothèse (1 400€ pour les moins de 20 ans).

Seul levier d'économie, le réseau de soins. La plupart des organismes complémentaires ont noué des partenariats avec des fournisseurs d'audioprothèses et proposent à leurs assurés des tarifs préférentiels et un suivi de qualité. L'économie se situe entre 15% et 50% selon les réseaux pour l'audioprothèse.