Assurance & Banques : de plus en plus de contrôles...


La rémunération de l'épargne en France dans le collimateur de l'Autorité de contrôle des compagnies en assurance et des mutuelles (Acam) : cette dernière a présenté son rapport annuel vendredi dernier. Elle prévoit la mise en place d'actions de contrôle pour s'assurer que les taux de rémunération des contrats d'assurance-vie ne sont pas trop élevés. Par ailleurs vendredi dernier, la Banque de France a mise en garde les établissements bancaires contre les dérives du marché.

Dans une logique de crise qui fait jouer pleinement la concurrence, les établissements financiers sont accusés par la Banque de France de trop bien rémunérer l'épargne liquide. L'écart entre les taux d'intérêt proposés sur l'épargne liquide (espèces, compte courant, compte rémunéré au contraire de l'épargne investie en placements ou investissements) et les taux auxquels les banques se refinancent sur les marchés est trop important ; certaines banques proposent en effet des taux à 4% voir 7% (offres temporaires), alors que le taux à un an auprès de la BCE est de 1% : elles paient donc les liquidités de leurs clients plus cher que celles du marché.

Depuis le début de la crise financière à l'automne dernier, une surveillance a été portée sur la situation des assureurs avec la présence d'un suivi hebdomadaire des flux techniques d'assurance-vie (primes, rachats...) ainsi que des tests de risques de perte de valeur sur les trois catégories d'actifs les plus importants (obligations, actions et immobilier). Avec la baisse de valeur de leurs actifs, certains assureurs constatent un recul de leur marge de solvabilité réglementaire. Dans le secteur de l'assurance, on estime que la marge de solvabilité doit être de 1,8 fois sur les fonds propres pour être couverte , et de 2,2 fois en tenant compte de tous les paramètres (incluant les plus-values latentes).

La crise financière a amené les particuliers et les sociétés à réaliser de plus en plus de comparatif en assurance pour trouver celle la mieux adaptée à leurs besoins.

Les assureurs dommages sont les plus touchés avec une baisse de leur ratio global de couverte de la marge de -243% : très investis en actions, ils subissent les chutes successives de la Bourse et les plus-values latentes sont devenues des moins-values dans certains domaines (mutuelle et vie). Correspondant au prix de vente théorique d'un actif moins le prix d'achat augmenté des frais liés à l'achat, les plus-value latentes constituent le matelas de sécurité du secteur. Cette réserve de sécurité est passée de 110 milliards à fin 2007 à 5,6 milliards en 2008. Le rapport de l'Acam estime la solvabilité de la profession sécurisée avec une marge couverte de 180% par les fonds propres. L'Acam constate que les effets de la crise n'ont pas été répercutés immédiatement par les assureurs en matière d'assurance-vie : ils peuvent faire face à la chute de leurs actifs en baissant les revalorisations accordées aux assurés. Même si les résultats de l'ensemble du secteur est en nette baisse, le niveau reste élevé avec 11,8 milliards d'euros. Le recul pour 2008 est de 4% réparti comme suit : +6% en dommages et -10% en vie. Le marché français repartira à la hausse en 2009 grâce à l'augmentation des contrats en euros au détriment de l'épargne à court terme (livret A). L'Acam engage les assureurs à plus de mesure en matière de taux garantis sur les contrats en euros.



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