Assurance-maladie : comment réduire les dépenses ?

Pour l'année 2010 le ministre du Budget souhaiterait contenir la progression des dépenses d'assurance-maladie à 3%, soit une économie de quelques 2 milliards d'euros. La Cnam a réalisé un rapport qui a été examiné hier par son conseil. Son premier constat est que les dépenses progresseront inexorablement de 3,7% par an sur la période 2009-2012. Un chiffre que le ministre du Budget Eric Woerth estime trop élevé et qu'il voudrait contenir notamment grâce à la baisse de l'inflation.

A partir de la semaine prochaine la Cnam exposera ses propositions en matière d'économie sur les dépenses de santé. Dores et déjà quelques pistes sont avancées : l'hôpital, les transports de malades, les médicaments, les soins de kinésithérapie ou encore les arrêts de travail.

En ce qui concerne l'hôpital, la direction de la Cnam propose que les tarifs des cliniques et des hôpitaux soient nivelés par le bas en fonction de chaque secteur, privé et public. Le rapport préconise notamment de renforcer le recours aux dialyses à domicile pour les insuffisants rénaux qui s'avèrent moins coûteuses qu'en hôpital.

En matière de dépenses de médicaments, il est possible de faire de réelles économies en optimisant les prescriptions, c'est-à-dire ayant recours aux médicaments génériques de manière plus systématique, ou en privilégiant des traitements moins coûteux mais tout aussi efficaces.

Le rapport de la Cnam relève en matière de transport sanitaire de fortes disparités entre les régions qui ne semblent pas justifiées. Là encore un réajustement doit être envisagé et mis en place. Les soins de kinésithérapie sont eux aussi montrés du doigt, avec par exemple, une variation du simple au triple pour une rééducation après une prothèse de la hanche selon la zone géographique.

Autre point sensible : les indemnités journalières pour arrêt de travail, domaine où la progression des dépenses est vraiment nette. D'un département à l'autre, ce sont 17 ou 25 jours qui sont prescrits après une opération de l'appendicite.

Le rapport par ailleurs se prononce peu favorablement pour l'idée d'un bouclier sanitaire, recommandé par Martin Hirsch, qui viendrait remplacer le système des affections de longue durée qui coûte effectivement très cher. L'idée consisterait à appliquer un ticket modérateur à tous les assurés, ceux gravement malades inclus et de rembourser intégralement les dépenses de santé au-delà d'un certain plafond annuel. La Cnam réplique que ce dispositif n'apporte pas de réponse à la question de l'accroissement de la dépense et de l'équilibre de l'assurance-maladie obligatoire.

C'est la semaine prochaine que la Cnam complétera ses propositions pour les transmettre ensuite officiellement au gouvernement.



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