La Mutuelle aux chevets de la Sécurité Sociale

L'assurance maladie (la Sécu) est en quasi faillite, la mutuelle complémentaire santé est appelée au secours. Le gouvernement a annoncé mardi 29 juillet 2008 qu'il allait appliquer une nouvelle taxe à chaque mutuelle afin d'assurer l'exécution du nouveaux programme de redressement de l'assurance maladie. On peut imaginer que cela ne plaise guère à la Mutualité Française (cette féderation regroupe presque chaque mutuelle française).

Le gouvernement a demandé a chaque mutuelle de ne pas augmenter leurs tarifs en 2009. C'est donc une contribution sur la mutuelle qui devrait sauver le système de l'assurance maladie. La Mutualité Française s'est engagée à ne pas augmenter les tarifs de mutuelle afin de ne pas limiter l'acces aux soins de ceux qui ont des difficultés à souscrire à une mutuelle. Néanmoins il est évident qu'une mutuelle transforme ses cotisations en prestations rendues et que si les dépenses santé continuent à augmenter, la mutuelle complémentaire santé augmentera ses cotisations.

C'est l'accès aux soins pour tous et le respect de l'égalité de tous vis à vis de la santé qui est réellement mis en jeu. Cette politique de surenchère et de transfert des coûts du public vers le privé aura comme conséquence immédiate le déséquilibre croissant de l'accès aux soins entre les riches et la pauvres.

C'est en somme le système Français qui est petit à petit remis en cause.

Il s'avère que les mutuelles possèdent un milliard de fonds de réserve pour aider le système de l'assurance maladie et que le gouvernement s'est engagé à participer financierement à la gestion du risque. Mais ce n'est pas un milliard qui permettra de rétablir l'équilibre de façon pérenne.

Le gouvernement appelle la mutuelle à la rescousse de l'assurance-maladie afin de l'aider à diminuer le déficit de la sécurité sociale. Et pourtant la vocation initiale de la mutuelle n'est elle pas de venir en complément de la sécurité sociale et non en remplacement ?

Il semble que les déficits des uns sont reportés techniquement sur les mutuelles complémentaires. Il est évident que la question du financement de ce report ne pourra en aucun cas être pris en charge uniquement par les mutuelles ou sociétés d'assurances.

C'est bien sur l'assuré (le consommateur) qui mécaniquement se verra surtaxé.



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