Le rôle des mutuelles de santé a évolué en 2009 ; le curseur en matière de protection sociale a progressé. Avec un déficit abyssal que le gouvernement peine à combler, la Sécurité Sociale se désengage peu à peu sur certains postes de santé et transfert certaines charges aux mutuelles qui étendent graduellement leur rôle au-delà du remboursement des soins complémentaires et de la gestion des établissements de santé. Par ailleurs les mutuelles ont pour la première fois pris une part active dans la réflexion sur le déficit de la Sécurité Sociale en proposant des solutions au ministère de la Santé dans le cadre du budget de financement de la SS. Elles ont également renforcé leur présence auprès des adhérents en mettant en place une communication plus proche grâce à une plateforme téléphonique.

La dégradation des comptes de la Sécurité Sociale s'est accentuée en 2009 avec la crise financière qui a fait diminuer de manière significative les cotisations sociales. 11,6 milliards en 2008, il dépassera les 20 milliards à fin 2009 et pourrait atteindre 30 milliards en 2010. Il faut ajouter à cela le rythme croissant des dépenses qui se poursuit irrémédiablement avec +5% pour la branche retraites et +3% la branche maladie. Les mesures d'économie envisagées par le gouvernement vont certes réduire quelque peu le déficit, mais il est impossible désormais que la Sécurité Sociale continue de jouer son rôle de solidarité comme elle l'a fait jusqu'à présent. Sans toucher aux cotisations comme l'a affirmé le ministre du Budget Eric Woerth, le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale présente quelques mesures qui permettront réduire quelque peu les déficits : hausse du tabac, hausse du forfait hospitalier, déremboursement d'un plus grand nombre de médicaments, réforme des dépassements d'honoraires entre autres.

La participation des mutuelles dans la prise en charge de certains postes de santé devient donc inexorable et ne cessera probablement de croître dans les années à venir. Parties prenantes dans le coût de la grippe A, les mutuelles souhaitent également s'impliquer dans les maladies chroniques dites affections de longue durée, notamment le diabète qui prend de l'ampleur avec 2,5 millions de diabétiques soit une hausse de 40% depuis 2001 (taux de prévalence moyen de 4%, 12% au-delà de 60 ans). Pour cette même pathologie, les remboursements représentent plus de 9% des dépenses de l'Assurance Maladie avec une croissance annuelle d'un milliard d'euros : une hausse de 80% depuis 2001 !

Dans une démarche de proximité, les mutuelles regroupées au sein de la Mutualité Française ont lancé un nouveau service pour leurs adhérents et leurs familles : Priorité Santé Mutualiste. Mieux renseigner, accompagner les patients dans leurs traitements (cancer, maladies cardio-vasculaires et aussi addiction au tabac, à l'alcool ou aux drogues), informer sur la nutrition ou encore le maintien de l'autonomie, en composant le 39 35 les adhérents sont mis en relation directe avec des professionnels de la santé. La possibilité est donnée aux malades de participer à des groupes de parole pour ne pas rester seuls face à leur maladie.

Il faut rappeler qu'en France 5 millions de personnes n'ont pas de couverture mutualiste, autant de personnes écartées d'un système de santé performant et solidaire.