Cotisations des mutuelles de santé : augmentation de 5% pour 2010.

Dans une interview accordée au journal Le Parisien de lundi dernier, le président de la Mutualité Française, Jean-Pierre Davant, confirme l'augmentation des cotisations des mutuelles de santé pour l'année 2010, une augmentation moyenne qui devrait tourner autour de 5%. Dans ses propos au quotidien, J-P Davant regrette cette hausses des tarifs qui pénalisent encore plus les ménages français, mais considère qu'elle est inévitable compte tenu du désengagement de la Sécurité Sociale.

L'annonce n'a pas été une surprise, car déjà, en octobre, les mutuelles avaient pris les devants en prévoyant une hausse des cotisations d'au moins 3,9% : la pandémie de grippe A qui "oblige" la Sécurité Sociale à mettre à contribution les organismes mutualistes et complémentaires pour compenser le coût extraordinaire de l'épidémie (1,5 milliard d'euros dont un minimum de 230 millions d'euros à la charge des mtuuelles), l'augmentation du forfait hospitalier qui passe de 16€ à 18€ et les autres mesures du budget de finances 2010 de la Sécurité Sociale signent l'entrée de plus en plus marquée des mutuelles dans la prise en charge des dépenses de santé. A ces raisons de la hausse, il faut ajouter la reconduction de la taxe instaurée en 2008 sur le chiffre d'affaires (3,4%) qui va peser sur le budget des organismes mutualistes et complémentaires. En 2009, les mutuelles n'avaient pas répercuté cette taxe sur les cotisations.

Nous avions déjà fait état d'une étude menée par la société Jalma, parue fin novembre, qui mettait en lumière l'augmentation considérable des dépenses de santé des ménages entre 2001 et 2009 : en moyenne les dépenses de santé, c'est-à-dire l'addition des cotisations et du reste à charge, ont grossi entre 40% et 50%. La nouvelle augmentation va sans doute exclure un plus grand nombre de personnes du dispositif de complémentaire santé. D'autres vont se tourner vers des mutuelles low cost qui ne leur apporteront pas une couverture suffisante, surtout pour les personnes à la santé fragile. Aujourd'hui quelque 5 millions de Français n'en ont pas, essentiellement pour une question financière, malgré les aides de l'Etat (CMUC : CMU complémentaire).



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