Médicaments déremboursés : la grogne des mutuelles.

A partir d'avril prochain, 200 médicaments subiront une restriction de leur taux de remboursement. Ces médicaments jugés par la Haute Autorité de Santé comme étant peu efficaces vont donc crer un quatrième taux de remboursement, 15%. On peut dès lors se poser la question de la pertinence d'un tel taux, ce que fait la Mutualité Française depuis octobre dernier en interpellant l'Etat et affirmant son désaccord dans la prise en charge du reste à payer.

Ils étaient initialement 110, ils seront 200 dès avril à voir leur taux de remboursement passer de 35% à 15%. Cette mesure permettrait d'économiser quelque 145 millions d'euros sur des médicaments dont le service rendu est jugé insuffisant ou faible par la HAS. Parmi cette liste des 200, figurent notamment des anti-acides (Gaviscon, Gelox), des antispasmodiques (Duspatalin), des laxatifs, lubrifiants et émollients, des vasodilatateurs (Ginkogink, Tanakan), des antifongiques, des antiviraux (zovirax), des antiseptiques et désinfectants (Diaseptyl), des antimigraineux, des antitussifs ou encore des décongestionnants à usage nasal. Avec ce quatrième taux de remboursement, on voit le retour des vignettes orange au taux de 15% qui avait été institué la première fois en 2006 pour les veinotoniques.

La liste des médicaments concernés a été transmise aux laboratoires pharmaceutiques qui ont un délai d'un mois pour apporter leurs commentaires. Le Journal Officiel publiera une liste définitive dès avril et les fabricants auront alors un délai pour écouler leur stock déjà vignettés à 35%. Ce n'est donc qu'à partir de mai ou juin que la mesure sera effective.

Qu'en est-il du reliquat à payer, 85% ? Déjà en octobre dernier, la Mutualité Française qui regroupe 823 complémentaires santé en France avait émis un avis très défavorable quant à la prise en charge par ses membres du reste à payer, estimant l'incohérence d'un tel taux : soit un médicament est jugé efficace et il est dès lors remboursé, soit il est considéré inefficace et il ne justifie aucun remboursement. Si les mutuelles ne remboursent pas, le patient en sera de sa poche et un grand nombre de personnes risque d'être privé de l'accès à certains médicaments qui sont très prescrits comme le Gaviscon, le Debridat ou le Rhinadvil, si le médecin ne trouve pas d'équivalent mieux remboursé. Dans le cas où certaines mutuelles décideraient de rembourser tout ou partie du reliquat, les cotisations en subiront l'impact en début d'année prochaine.



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